En Allemagne, un chèque de 10 milliards d'euros à l'Américain Intel fait des remous
Ce projet, c'est celui d'une méga-usine à 150 kilomètres à l'Ouest de Berlin, pour permettre à Intel de produire des puces électroniques en Europe. Car le géant américain envisage aussi d'autres investissements en France, en Irlande et en Pologne notamment.
L'usine allemande s'inscrit aussi dans le cadre du "Chips Act", le programme de l'Union européenne pour atteindre 20% du marché mondial des semi-conducteurs en 2030. Ce qui signifie quadrupler la production actuelle du Vieux continent. Le plan européen prévoit de mobiliser au total 43 milliards d'euros d'investissements publics et privés, avec comme objectif de retrouver une place aux côtés de l'Asie et de l'Amérique dans cette industrie stratégique.
Quelque 3 000 emplois à la clé
L'Allemagne a tout fait pour que cette méga-usine se trouve sur son territoire. Le site doit créer quelque 3 000 emplois et des dizaines de milliers d'autres chez les fournisseurs aux alentours. Ces investissements sont jugés d'autant plus importants que la première économie européenne, entrée en récession au début de l'année, doute de son modèle économique et cherche à s'assurer les bases d'une reprise. L'Allemagne aimerait d'ailleurs ne pas s'arrêter là : d'autres investissements sont prévus dans le même secteur, avec la venue d'un autre géant taïwanais, spécialisé dans la fabrication de puces électroniques.
Mais la bataille est aussi politique, avec un débat outre-Rhin sur le montant de la subvention accordée à Intel pour s'installer en Allemagne. Elle est passée de 7 à 10 milliards d'euros à cause de l'inflation, explique l'entreprise américaine, pour un projet évalué à 30 milliards d'euros. Certains jugent donc cette subvention trop importante pour le contribuable, dans un moment financièrement compliqué pour Berlin qui doit faire face à un début de récession et qui doute de son modèle économique
Investissement record d'une entreprise étrangère en Allemagne
Donner autant d'argent à une entreprise américaine aussi rentable n'est pas du goût d'une partie de la classe politique et de certains économistes, qui avancent un calcul redoutable : l'État va subventionner chaque emploi créé à hauteur d'un million d'euros. Les défenseurs du projet répondent que cette usine sera le plus gros investissement jamais réalisé par une entreprise étrangère en Allemagne, sous-entendu qu'il mérite de casser la tirelire du budget national.
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