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Maisons de santé, télémédecine, aides financières : le gouvernement dévoile son plan contre les déserts médicaux

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé, vendredi 13 octobre, une série de mesures pour un égal accès aux soins, "effectif" et "garanti à tous".

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre, Edouard Philippe, le 6 octobre 2017, au palais de justice de Nantes (Loire-Atlantique). (LOIC VENANCE / AFP)

"Sans accès effectif aux soins, on ne peut pas construire un avenir." Le chef du gouvernement, Edouard Philippe, a présenté, vendredi 13 octobre, son plan de lutte contre les déserts médicaux en France. S'opposant à une "répartition forcée des médecins" sur le territoire, il a mis l'accent sur les regroupements de professionnels, sur l'innovation et sur les incitations financières.

Deux fois plus de maisons de santé

"Notre objectif est de doubler le nombre de maisons de santé sur le territoire national" au cours du quinquennat, avait annoncé Edouard Philippe, dès jeudi, à France Bleu Limousin, conformément à une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Vendredi, il a confirmé la création de "1 000 nouvelles structures" avec un investissement de l'Etat à hauteur de 400 millions d'euros. Ces petites structures regroupant plusieurs professionnels étaient au nombre de 910 en mars.

Pour faciliter le développement des maisons et des centres de santé, le chef du gouvernement a fait part de sa volonté d'y développer le système de rémunération d'équipe. Cette rémunération, promue par le précédent gouvernement, vise notamment à permettre aux professionnels de santé de passer davantage de temps sur des opérations de prévention ou sur de la coordination autour de cas complexes.

Un coup de pouce pour la télémédecine

En cas de doute sur un grain de beauté suspect, un généraliste doit pouvoir solliciter l'avis d'un dermatologue en lui envoyant une photo. En s'appuyant sur cet exemple, Edouard Philippe a dit vouloir développer le recours à la télémédecine "en écartant deux blocages". Les problèmes de connexion internet dans certains territoires doivent être résolus d'ici à 2020 dans le cadre des annonces d'Emmanuel Macron sur le haut débit et le très haut débit. Par ailleurs, la télémédecine sera inscrite dans le droit commun "dès 2018" avec la création d'un tarif de consultation à distance, ce qui permettra de rémunérer le médecin travaillant à distance et la personne recevant le malade.

Les fonds consacrés à la télémédecine seront doublés pour passer à 18 millions d'euros, avec l'objectif d'avoir du matériel pour assurer ce service dans tous les territoires d'ici à 2020.

Davantage d'incitations financières et administratives pour les médecins

Quelque 200 millions d'euros seront débloqués durant le quinquennat pour des aides à l'installation de médecins dans les territoires où l'offre est insuffisante. Le Premier ministre a souligné que les zones éligibles allaient passer "de 7% à 18% du territoire". Les médecins généralistes proches de la retraite ou déjà en retraite vont être incités à conserver une activité partielle, avec la mise en place d'un système plus simple permettant le cumul des revenus d'activité et des pensions.

Pour encourager les médecins à s'installer, Edouard Philippe a aussi annoncé la création d'un point d'accès unique réservé aux professionnels de santé. Le gouvernement espère ainsi permettre aux médecins de "transférer du temps administratif vers du temps médical"

Moins de cloisonnement entre hôpital et libéral

Le chef du gouvernement a promis 300 postes de médecins qui seront partagés entre la pratique hospitalière et la médecine de ville dans les territoires en déficit d'offre de soin.

Ces nouveaux contrats seront proposés par les agences régionales de santé "dès 2018" pour "sortir du cloisonnement étanche" entre les deux univers.

Une meilleure collaboration infirmiers-médecins

Edouard Philippe veut permettre aux infirmiers et infirmières de mieux prendre en charge les personnes atteintes de maladies chroniques, en bonne intelligence avec les médecins. Il a annoncé le développement du dispositif Asalée, qui prévoit que le personnel infirmier puisse réaliser des actes dérogatoires, comme des gestes de dépistage.

Le Premier ministre a également annoncé le développement des formations pour les infirmiers en vue de l'acquisition de nouvelles compétences.

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