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PMA pour toutes : ce n'est plus "tabou", témoigne Mélina, future maman célibataire

Le 2 août 2021, la loi bioéthique élargissait la Procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Mélina s'est lancée dans la conception d'un enfant alors qu'elle est célibataire. Enceinte de trois mois, elle raconte son parcours.

Article rédigé par franceinfo - édité par Valentin Moylen - Aude Lambert
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Une femme enceinte passant une échographie, à Valence (Drôme), en avril 2022. (Photo d'illustraton) (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS)

"J'attends des jumeaux donc ça fait un peu peur", sourit Mélina. Après l’ouverture il y a un an, le 2 août 2021, de la Procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, elle s'est inscrite sur les listes dès le mois de septembre. Alors que les débats sur la loi de bioéthique s'étaient focalisés sur l’ouverture aux couples de lesbiennes, un an plus tard, les femmes célibataires sont majoritaires dans les parcours de PMASur 5 126 nouvelles demandes de consultation en PMA au premier trimestre 2022, 53 % provenaient de femmes seules, rapporte l’Agence de la biomédecine dans son dernier bilan.

"Si vous voulez le faire, c'est maintenant"

Mélina est célibataire et est aujourd'hui enceinte de trois moisCette future maman, âgée de 36 ans, a mûrement réfléchi avant de se lancer dans ce parcours de PMA. "Après avoir été dans un parcours pour un don d'ovocytes", l'un des déclencheurs a été le retour de ses "résultats de fertilité. Les gynécologues m'ont dit : "Si vous voulez le faire, c'est maintenant." Alors, avant même le passage de la loi, elle a enclenché les démarches à l'étranger.

Après une première insémination infructueuse à Bruxelles, elle est passée par toutes les étapes en France : rendez-vous gynécologiques, chez le psychologue et le notaire afin d'établir la filiation de l’enfant à naître. Un processus habituellement long mais qui finalement, s'est avéré rapide pour Mélina. "J'ai eu vraiment beaucoup de chance. J'étais très surprise que tout ça se passe aussi vite", se réjouit-elle. Elle se dit très soutenue dans sa démarche par son entourage, mais aussi par les équipes médicales. "Mon père a été très encourageant. Je ne me suis jamais sentie freinée, même par les professionnels que j'ai rencontrés, au contraire", explique Mélina.

"Et alors, le papa ?"

Pour cette future maman parisienne, faire un bébé toute seule était un choix indépendant de sa vie amoureuse. 

"J'étais en couple mais je n'avais pas un désir d'enfant avec la personne avec qui j'étais"

Mélina, future maman

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"Dans mes relations, poursuit-elle, je ne me suis jamais projetée dans une vie de famille. Des hommes et des femmes avec enfants se rencontrent tous les jours et on peut tout à fait reformer un couple sans pour autant avoir des enfants ensemble", tranche-t-elle. 

A-t-elle eu des remarques ? Existe-t-il encore un tabou à faire une PMA quand on est une femme seule aujourd'hui ? "Les gens que je rencontre pour la première fois demandent systématiquement : 'Et alors, le papa ?'", raconte la future mère. Elle trouve "dingue" cette question car elle se présente seule aux rendez-vous de suivi de grossesse. "Je me dis que ça, ce sont les propres angoisses des gens en face de moi", glisse Mélina.

Pour elle, "le fait qu'une femme seule fasse un enfant n'est pas tabou", au contraire des couples de femmes qui "en pâtissent encore beaucoup".

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