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Mort aux urgences de Lariboisière : "Faire plus avec moins" à l'hôpital, "c'est la quadrature du cercle"

Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) demande aux autorités "qu'on suspende le plan de retour à l'équilibre financier et le plan de suppression d'emplois" en cours à l'AP-HP.

Article rédigé par franceinfo
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Christophe Prudhomme, porte-parole de l’association des médecins urgentistes de France (AMUF), le 17 octobre 2017 à Paris. (LUC NOBOUT / MAXPPP)

Après la mort d'une patiente de 55 ans aux urgences de Lariboisière à Paris en décembre dernier, l'enquête interne pointe des "dysfonctionnements" et un manque de moyens. Sur franceinfo lundi 14 janvier, Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), fait part de sa colère face à un constat qu'il dénonce "depuis 20 ans" et demande aux autorités "qu'on suspende le plan de retour à l'équilibre financier et le plan de suppression d'emplois" en cours à l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Pas d'argent, pas de moyens

"À l'AP-HP, nous sommes confrontés à un plan de réduction d'effectifs de 800 à 1 000 postes par an pendant cinq ans", a souligné le médecin. "Donc c'est la quadrature du cercle", a-t-il martelé, "d'une année sur l'autre il faut qu'on fasse plus avec moins". Christophe Prudhomme a rappelé que "les personnels de Lariboisière avaient dénoncé au mois de juillet le fait que des patients étaient en danger du fait de la configuration inadaptée des locaux et du fait du manque de personnels". "À l'époque, l'AP-HP avait répondu 'nous n'avons pas d'argent donc on ne peut pas vous donner des moyens supplémentaires'", a-t-il déploré.

Le porte-parole de l'AMUF a constaté qu'un "hôpital comme Lariboisière a vu en 20 ans son activité doubler sans qu'on n'ait rien fait ni au niveau des locaux, ni au niveau du personnel".

Qu'à l'AP-HP, le directeur général et le ministère annoncent qu'on suspend le plan de retour à l'équilibre financier et le plan de suppression d'emplois.

Christophe Prudhomme

à franceinfo

"Si on n'a pas cette réponse, ce n'est même pas la peine", a affirmé avec fermeté Christophe Prudhomme, car "le personnel est très en colère, (...) on n'en peut plus de travailler dans ces conditions".

Une identification des responsabilités attendue

Après le décès de la patiente, "il y a eu une promesse d'embauches de médecins", a rappelé le médecin, "mais encore faut-il trouver des médecins qui acceptent d'aller travailler à Lariboisière dans des conditions très dégradées", a-t-il souligné.

Christophe Prudhomme espère à présent "que la justice, au-delà de ce rapport, fera son travail, identifiera les responsabilités, y compris au niveau des directions médicales et administratives qui, lorsque le personnel a tiré la sonnette d'alarme au mois de juillet, n'ont pas répondu (...) Quand on est à un poste et qu'on accepte de faire fonctionner un hôpital en sachant que les patients sont en danger, il faut assumer ses responsabilités jusqu'au bout", a estimé le porte-parole de l'AMUF.

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