Nouvelle-Calédonie : des avocats d’électeurs demandent à Emmanuel Macron le report du référendum sur l’indépendance au 2 octobre 2022
Le troisième référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie doit se dérouler dimanche. Face à la période de deuil d'un an décrétée par le Sénat coutumier de l'archipel, le cabinet d’avocats Bourdon & associés appelle à reporter le vote à octobre 2022.
Après le rejet de leur recours par le Conseil d’Etat le 3 décembre dernier, le cabinet d’avocats Bourdon & associés demande à Emmanuel Macron le report du référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie au 2 octobre 2022, selon un courrier du cabinet envoyé au président de la République jeudi 9 décembre et que franceinfo a pu consulter vendredi.
Le cabinet, qui représente 146 électeurs et trois associations, invoque le "respect des morts" et des "pratiques socio-culturelles kanak", alors qu’en pleine pandémie de Covid-19, le Sénat coutumier de l'archipel a annoncé une période de deuil d’un an, au début du mois de novembre dernier.
Un "non-respect" des pratiques culturelles
"Le temps n’est pas au vote mais au respect des morts", estime dans son courrier à Emmanuel Macron le cabinet d’avocats Bourdon & associés. "Rien n’oblige l’Etat à maintenir cette consultation le 12 décembre 2021. Le processus démocratique et la stabilité de l’archipel seraient bien plus renforcés par un référendum accepté par tous et qui se déroule dans le calme."
"Lorsqu’un clan est endeuillé il arrête tout, car le temps s’arrête", expliquent les avocats au président de la République. "Des centaines de personnes se regroupent sur les lieux du décès puis se rendent dans le village d’origine du défunt pendant toute une semaine, voire un mois en fonction du statut coutumier de la personne décédée. Un an après la mort et la mise en terre du défunt, la famille et les clans se retrouvent à nouveau pour lever le deuil. Le non-respect de ces pratiques culturelles et sociales peut être vécu comme un traumatisme pour les proches".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.