Pass sanitaire : qui sont ceux qui y échappent ?
L'Assemblée nationale a adopté vendredi en première lecture le projet de loi sur l'extension du pass sanitaire. Un outil contre la propagation du Covid-19, imposé dans de nombreux lieux publics. De rares Français peuvent y échapper.
Vacciné, testé négatif ou guéri du Covid-19 récemment. Ces trois options sont requises dans de nombreux lieux publics, via le pass sanitaire, depuis mercredi 21 juillet. Mais certains Français n’ont pas ces options. Ils passent au travers des trous de la raquette. Explications sur ces cas particuliers.
Quatre contre-indications médicales
Le ministre de la Santé Olivier Véran estime qu’ils sont quelques centaines seulement. Avec premièrement les personnes allergiques aux vaccins, qui risquent notamment de faire un choc anaphylactique si on les vaccine. En général elles sont allergiques à l’un des composants du vaccin, le polyéthylène glycol. Olivier Véran estime que cela représente dix personnes en France.
Deuxièmement, il y a les adolescents qui ont contracté le Covid-19 et ont développé un syndrome inflammatoire rare, appelé PIMS. Il faut compter aussi tous ces patients chez qui la vaccination peut réactiver une maladie (le lupus par exemple) ou exacerber des symptômes, chez certains cas de Covid longs par exemple. Pour cette troisième exception, c’est à chaque fois au médecin traitant de juger s’il faut déconseiller la vaccination. Dernier cas de figure, il y a les personnes qui ont reçu une première injection de vaccin et qui ont mal réagi à ce moment-là. Elles ont pu développer une thrombose ou une myocardite. Elles ne doivent pas recevoir de seconde dose.
Si ces personnes sont soumises à la vaccination parce qu'elles travaillent dans un restaurant, à l’hôpital ou dans un Ehpad par exemple, elles pourront continuer de travailler à condition de fournir un certificat médical de contre-indication à la vaccination. En revanche, pour aller dans un bar, au cinéma et autres lieux culturels ou de loisirs publics, le gouvernement dit plancher sur des aménagements du pass sanitaire, pour éviter à ces personnes de devoir multiplier les dépistages au Covid-19. Des annonces sont attendues dans les prochains jours.
Impasse pour les personnes contaminées en mars
Il y a eu un flou injustifié sur le sujet des femmes enceintes. Aujourd’hui les autorités de santé affirment que la vaccination est conseillée au premier trimestre, au même titre que l’ensemble de la population française. Puis, la vaccination devient fortement recommandée au deuxième trimestre, car à partir de là, si les femmes enceintes développent une forme grave du Covid, il y a un risque pour leur santé et la santé du fœtus.
Enfin dernier cas de figure, celui des Français qui ne peuvent techniquement pas récupérer leur pass sanitaire. Cela concerne quelques personnes contaminées il y a moins de six mois. Elles bénéficient du pass sanitaire, car elles sont immunisées. Pour l'obtenir, il faut, après un dépistage positif au Covid-19, présenter le QR code de votre certificat d’infection au Covid, délivré sur le portail SI-DEP (le papier de votre laboratoire de biologie ne suffit pas). Sauf qu'avant le printemps dernier, le portail SI-DEP ne délivrait pas de QR Code. Pour pallier le problème, le gouvernement a depuis fait un rattrapage et créé des QR code rétroactivement. Mais la loi interdit de conserver ces données de santé sensibles trop longtemps. Les plus anciennes ne sont donc plus accessibles. Ainsi les personnes contaminées par le Covid-19 entre le 23 février et le 28 mars n'ont que deux solutions : la vaccination ou les dépistages réguliers.
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