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LFI, RN, PS, personnalités politiques... Qui sera présent lors de la marche contre l'antisémitisme dimanche ?

La Première ministre, Elisabeth Borne, a confirmé qu'elle participerait à ce rassemblement. Le parti de Jean-Luc Mélenchon a de son côté annoncé qu'il ne répondrait pas à l'invitation.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président du Sénat, Gérard Larcher, et la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, lors de l'hommage à un gendarme tué en Guyane, le 31 mars 2023 à Versailles (Yvelines). (LUDOVIC MARIN / AFP)

Au lieu de réunir la classe politique, la "grande marche civique" contre l'antisémitisme prévue dimanche à Paris vire à la polémique, après l'annonce, mercredi 8 novembre, du refus de La France insoumise d'y participer. Pour motiver ce choix, le parti dénonce notamment la présence dans le cortège du Rassemblement national, confirmée par Marine Le Pen mercredi, et également dénoncée par le reste de la gauche.

Lancé mardi par la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), et le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), l'appel à défiler "par-delà les différences et les divergences" se heurte aux divisions au sein de la classe politique.

Franceinfo fait le point sur les différentes positions au sujet de cette marche, organisée dans un contexte de hausse des actes antisémites en France depuis les attentats du Hamas et le début des frappes d'Israël à Gaza.

Les Républicains enthousiastes

Dès l'annonce de la tenue de cette marche, mardi, Eric Ciotti, le président des Républicains, a annoncé qu'il prendrait part au rassemblement, décidé notamment par un membre de son parti, Gérard Larcher. "Je serai présent à cette marche, il faut que tous les républicains crient leur volonté de s'opposer avec la plus grande des énergies à cette résurgence, à cette montée d'un antisémitisme totalement insupportable", a-t-il déclaré devant la presse à l'Assemblée. Dans un tweet mercredi, il a dénoncé la position tenue par La France insoumise, assurant que "monsieur Mélenchon et ses amis brilleront une fois de plus par leur absence coupable."

Le RN et Reconquête confirment leur présence

La députée du Rassemblement national Marine Le Pen a confirmé sa présence, ainsi que celle du président du parti : "Bien sûr, j'y participerai, Jordan Bardella y sera, l'ensemble de nos élus y seront", a-t-elle déclaré mercredi sur RTL. "J'appelle l'ensemble de nos adhérents et de nos électeurs à venir se joindre à cette marche", a ajouté l'ancienne candidate d'extrême droite à la présidentielle, jugeant qu'"il est temps que le peuple français (...) exprime son rejet absolument total de l'augmentation spectaculaire des actes visibles d'antisémitisme".

"Eric Zemmour et Marion Maréchal répondent présents à la marche contre l’antisémitisme organisée dimanche", a par ailleurs annoncé leur parti, Reconquête, sur X, ajoutant que le bureau exécutif de la formation d'extrême droite serait également présent.

La majorité à l'initiative, mais embarrassée par le RN

Le choix d'organiser cette marche, portée notamment par la présidente Renaissance de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a immédiatement convaincu les responsables de l'exécutif et de la majorité, rapporte franceinfo, citant l'entourage de l'élue. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a confirmé que la Première ministre, Elisabeth Borne, serait présente dimanche. On ignore pour l'instant les intentions du président de la République, Emmanuel Macron.

Mais la présence du RN questionne le camp présidentiel. Le secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné, a ainsi appelé "solennellement les organisateurs, ainsi que les partis politiques qui y participeront, à ne pas être les complices de la banalisation d'un parti fondé par des antisémites", en référence au Front national, l'ancêtre du Rassemblement national de Marine Le Pen.

"A mon sens, le Rassemblement national n'a pas sa place dans cette manifestation", a commenté Olivier Véran mercredi, tout en rappelant que "c'est une manifestation publique à laquelle chacun est libre, en conscience, de participer".

Le PCF défilera, mais "pas aux côtés" du RN 

"Je ne défilerai pas aux côtés" du Rassemblement national, a réagi le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, sans exclure sa présence dans la rue dimanche. "Nous trouverons peut-être un autre endroit" avec les autres forces de gauche, a-t-il déclaré, sur le plateau des "4 Vérités" sur France 2.

Le parti d'extrême droite "n'a pas sa place dans un tel rassemblement", a insisté le leader communiste, rappelant l'histoire du Front national, ancêtre du RN, fondé par "des hommes qui ont collaboré" avec l'Allemagne nazie et dont le chef, Jean-Marie Le Pen, a été "plusieurs fois condamné pour propos antisémites."

Les Ecologistes marcheront, mais appellent à exclure le RN

"Les Ecologistes ont toujours été présents aux marches contre l'antisémitisme", et celle de dimanche "n'y fera pas exception", écrit le parti dans un communiqué partagé par sa secrétaire nationale, Marine Tondelier, sur X. Les Ecologistes affirment qu'ils discuteront avec le PS et le PCF des "modalités concrètes de [leur] présence".

Le parti demande par ailleurs à Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet de "dire publiquement que Reconquête et le RN ne sont pas les bienvenus" à la marche qu'ils organisent, et qualifient de "faute historique majeure" une possible présence des deux formations d'extrême droite.

Le PS appelle "tous les Français" à manifester

Le Parti socialiste a salué l'initiative et appelé "tous les Français, quelle que soit leur position sur la guerre au Proche-Orient, à se joindre à la manifestation", dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi sur X. Le PS y qualifie d'"illégitime" la présence du RN, "au vu de son identité, de ses positions et des propos tenus" par le président du parti, Jordan Bardella, qui a déclaré dimanche ne pas croire "que Jean-Marie Le Pen était antisémite".

"C'est [le premier secrétaire] Olivier Faure qui a eu l'idée dimanche dans une interview à Radio J qu'il fallait qu'on fasse une grande marche contre l'antisémitisme", revendiquait le député socialiste Philippe Brun, mardi, sur franceinfo. Le patron du PS avait aussi appelé à "prendre une initiative commune exprimant notre refus total de l'antisémitisme", dans un courrier adressé lundi à tous les partis, à l'exception du RN.

LFI "ne participera pas" à la marche, rejetée par Mélenchon

"Lutter contre l'antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d'un parti qui trouve ses origines dans l'histoire de la collaboration avec le nazisme", affirme La France insoumise dans un communiqué sur les réseaux sociaux, mercredi. Le parti de gauche radicale annonce qu'il ne participera pas à la marche, dont il dénonce "l’ambiguïté des objectifs". "Notre pays a besoin d’initiatives qui unifient notre peuple. Il a besoin de combattre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme", poursuit le texte.

Dès mardi soir, Jean-Luc Mélenchon avait rejeté, dans un message sur X, ce "rendez-vous" des "amis du soutien inconditionnel au massacre", en référence aux bombardements israéliens sur Gaza. Des propos qui ont déclenché une nouvelle polémique à l'encontre de l'ancien candidat à l'élection présidentielle.

Des anciens présidents attendus à la marche

Plusieurs anciens dirigeants français se rendront à la marche. Ce sera le cas de l'ancien président Nicolas Sarkozy, a appris jeudi franceinfo auprès de l'entourage de l'ancien président, confirmant une information de BFM. Il y sera rejoint par son successeur François Hollande, qui a été invité au rassemblement par Yaël-Braun Pivet, selon son entourage. L'ancien Premier ministre et président d'Horizons Edouard Philippe se rendra lui aussi à la marche, a confirmé son entourage à franceinfo, tout comme l'ancien socialiste Manuel Valls.

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