Toulouse : deux mois après les violences, le lycée Gallieni "est redevenu un lycée où l'on peut travailler"
Deux mois après la nomination de nouveaux responsables à la tête du lycée Gallieni à Toulouse, l'ambiance de l'établissement, en proie à des violences et des incivilités, s'est apaisée, témoignent élèves et enseignants.
Alors que des parents ont à nouveau manifesté jeudi 12 avril à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) contre des violences scolaires aux abords et dans plusieurs lycées du département, le calme semble revenu au lycée professionnel Gallieni de Toulouse. Il était pourtant en pleine crise, il y a deux mois. Depuis, des mesures de fermeté ont été appliquées.
Moins de "laxisme"
Fin janvier, le lycée Gallieni à Toulouse, qui accueille 950 élèves, était en ébullition. Aux bagarres, feux de poubelles et insultes en augmentation constante, les enseignants avaient répondu par un droit de retrait. Le ministère de l'Education nationale avait alors appliqué un traitement de choc, passant par de nouvelles têtes. Le proviseur a changé et il est épaulé par une adjointe, spécifiquement chargée de la sécurité. Un nouvel inspecteur d’académie aussi été nommé. L'atmosphère s'est radicalement modifiée, selon Mohamed, élève de terminale au lycée professionnel. "C’est revenu à la normale. La nouvelle direction a fait effet, comparée à l’ancienne, qui pour moi, était trop laxiste par rapport aux élèves qui foutaient un peu la merde", explique le lycéen.
On a remarqué que des élèves qui ont fait des problèmes ont été virés et que le lycée est redevenu un lycée où on peut travailler.
Mohamed, élève en option logistique au lycée Gallienià franceinfo
Nicolas Tournier, professeur, affilié au syndicat des enseignants techniques et professionnels, Snetaa-Fo, reconnaît aussi que l'ambiance s'est détendue. "Ça va mieux, indique-t-il. Nous aussi, on a repris du poil de la bête." Toutefois, tempère l'enseignant, tout n’a pas disparu. "Il y a encore des bagarres de temps en temps, des situations anormales, mais c’est sans commune mesure avec ce qui se passait en janvier et en février", déclare le professeur en génie mécanique.
Un règlement intérieur appliqué jusqu'au bout
Pour Mireille Pene, proviseure adjointe en charge de la sécurité, le langage de fermeté, commun aux adultes, a participé au déblocage de la situation de crise. "On a repris le règlement intérieur, de façon à le faire appliquer dans sa globalité, quelles que soient les situations, explique-t-elle. Un élève attrapé en train de crier dans un couloir ou dans un endroit où il ne doit pas être sera récupéré. Et il y aura une punition. Selon sa réaction, cela pourra aller jusqu’à une sanction." Et des sanctions sont déjà tombées.
Depuis que je suis arrivée, nous avons fait cinq conseils de discipline. Certains, malheureusement, se sont conclus par des exclusions définitives, d’autres avec des exclusions avec sursis.
Mireille Pene, adjointe au proviseur du lycée Gallieni de Toulouseà franceinfo
Le conseil régional a aussi doté le lycée de 36 caméras de surveillance, ce qui permet de repérer plus facilement les auteurs de dégradations ou de violences.
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