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Verdict du procès des attentats de Janvier 2015 : "Sans cette nébuleuse, il n'y a pas d'attentat", assure Richard Malka, avocat de "Charlie Hebdo"

Des peines allant de quatre ans de prison à la perpétuité ont été prononcées à l’encontre des 14 accusés poursuivis pour l'aide qu'ils ont apportée aux terroristes de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo après l'énoncé du verdict du procès des attentats de janvier 2015, au palais de justice de Paris, mercredi 16 décembre 2020. (MARTIN BUREAU / AFP)

"Le plus important c'est le message délivré par la société française au travers de sa justice", a réagi mercredi 16 décembre sur franceinfo Richard Malka, avocat historique de Charlie Hebdo, après le verdict rendu par la cour d'assises spéciale de Paris dans le cadre du procès des attentats de janvier 2015. Des peines allant de quatre ans de prison à la perpétuité ont été prononcées à l’encontre des 14 accusés.

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"C'était le procès d'une nébuleuse de personnes plus ou moins proches des terroristes, ayant fournis plus ou moins d'aides à ces terroristes. Ce que dit cette décision, c'est que sans cette nébuleuse, il n'y a pas d'attentat, sans la nébuleuse il n'y a pas de terrorisme et que toute personne qui participe à cette nébuleuse peut être sanctionnée très sévèrement, a expliqué Me Malka. C'est nécessaire au regard de notre société et du pays et j'espère que ce message sera entendu".

Le verdict "ne ressuscitera personne mais peut-être que ça évitera à d'autres drames de se produire. J'espère qu'on entendra qu'en aucun cas on ne peut participer de près ou de loin à aider quelque terroriste que ce soit", a insisté l'avocat de Charlie Hebdo.

"Ça fait trois mois et demi que nous sommes enfermés dans cette salle d'audience. Notre esprit n'est pas sorti une seule seconde, confie Richard Malka. C'est la fin de quelque chose aujourd'hui."

Ça a été douloureux, incandescent, une étape d'un deuil indispensable et nécessaire. C'est la fin de quelque chose mais j'espère que c'est le début d'autre chose, un éveil, une envie d'agir citoyenne.

Richard Malka

à franceinfo

Pour l'avocat de Charlie Hebdo, le danger "n'est pas l'Islam. Ce danger est subi d'abord par les musulmans, qui en sont les principales victimes. Il faut distinguer l'islamisme qui est une dérive politique", a-t-il martelé à la sortie du tribunal, au micro de franceinfo."On ne tue pas. On ne menace pas de mort parce que quelqu'un a une idée différente de la vôtre parce qu'il dessine ou parce qu'il enseigne, poursuit celui qui s'est spécialisé dans la défense de la liberté d'expression. On ne transforme pas une religion en programme politique parce que nous ne voulons pas vivre sous le joug des dogmes, parce que nous voulons rester libre et vivre ensemble". Il faut donc, conclut Richard Malka, "laisser sa religion chez soi".

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