Procès du Carlton : vers la relaxe pour DSK
Que reste-t-il des accusations qui pesaient sur Dominique Strauss-Kahn, après les trois jours d'audition de l'ancien dirigeant du FMI poursuivi pour proxénétisme ? Pas grand-chose, si ce n'est un malaise. Malaise parce qu’on se demande pourquoi les juges d’instruction l’ont renvoyé en correctionnelle pour proxénétisme aggravé. Malaise aussi lié à ce grand déballage de sa vie intime pendant deux jours et demi, qui n’apporte rien ni à la justice, ni à la société.
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"Qui tu auras dans tes bagages ?"
Ce jeudi matin, la dernière audition de DSK a fini de le disculper. En moins d’une heure et demi, le tribunal a balayé les derniers éléments retenus par les juges contre l’ancien patron du FMI. Il y avait d'abord les nombreux SMS échangés avec Fabrice Paszkowski, poursuivi également pour proxénétisme, ami intime de DSK et considéré comme l'organisateur des soirées. 37 textos entre les deux hommes ont été retenus par le juge d'instruction. Ils ont été lus par le président. Extraits choisis :
- "Peux-tu venir découvrir une magnifique boîte coquine à Madrid avec moi et du matériel ?"
- "Quels seront les invités, en dehors de la délégation de copines ?"
- "C'est Catherine avec ou sans Jacques ?" "avec Jacques, tout ne peut pas être parfait, mais est-ce que Sylvie ça t'intéresse ?"
- "Elle est super bien et coquine"
- "Qui tu auras dans tes bagages ?"
A la barre, DSK semble las. Il rebondit : "un signe de plus que ces soirées me sont proposées par Paszkowski, ce n'est pas moi qui lui demande d'organiser ces soirées ". DSK et Paszkowski reconnaissent tous les deux que leur langage peut choquer. "Un langage peu châtié que je regrette ", dit Paszkowski. "Un langage pas très adapté mais le tribunal sait que les SMS ne sont pas censés être lus en dehors du contexte, ils sont compactés, on se lâche facilement ", dit DSK. Mais ces SMS ne prouvent rien, ils disent juste une certaine vision de la femme.
"Cette affaire est toute simple, ça ne mérite pas plus"
Et puis le tribunal aborde ce qui semblait le point le plus délicat pour DSK : son appartement de 45m2 avenue d'Iéna à Paris, que les juges accusent DSK d'avoir "mis à disposition pour des rencontres sexuelles rémunérées ". Ce qui constitue dans ce cas un "acte matériel de proxénétisme".
Mais DSK explique : "je suis un homme politique, marié, j'avais besoin d'un endroit pour recevoir des amis et l'utiliser à des fins personnelles, soyons clair, recevoir des filles ". Précisant que c'était pour cacher ce lieu dans lequel il organisait des "soirées libertines " qu'il l'a fait louer par un ami, vivant aux USA, et qu'il s'est porté caution car le propriétaire l'a demandé. "Cette affaire est toute simple, vous l'avez présenté en 2 minutes 30, ça ne mérite pas plus ", dit DSK. Tout le monde semble partager son avis : aucune question ne lui est posée.
Le parquet avait requis un non-lieu pour DSK à l'issue de l'instruction, il va demander la relaxe lors du réquisitoire la semaine prochaine. A l'issue de l'audience, les avocats de DSK ne donnent pas d'interview, "parce que l'audience a tout dit ", disent-ils. Ils sont sereins pour leur client.
#carlton DSK sera présent pour les plaidoieries des parties civiles lundi, le réquisitoire mardi et les plaidoieries de sa défense mercredi
— Delphine Gotchaux (@delphgotchaux) February 12, 2015
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