Areva : l'Etat appuie la cession de la division réacteurs à EDF
L'électricien public "a vocation à devenir actionnaire majoritaire" de l'activité réacteurs d'Areva, et l'Etat "recapitalisera" l'ex-fleuron du nucléaire "en investisseur avisé, à la hauteur nécessaire", annonce l'Elysée, mercredi.
Quelques heures après une réunion de François Hollande et Manuel Valls avec les quatre ministres concernés par le dossier Areva, le gouvernement a donné son aval à la proposition d'EDF de reprendre la majorité d'Areva NP, la division réacteurs du spécialiste du nucléaire en difficulté. L'électricien public EDF "a vocation à devenir actionnaire majoritaire" de l'activité réacteurs d'Areva, et l'Etat "recapitalisera" l'ex-fleuron du nucléaire "en investisseur avisé, à la hauteur nécessaire", annonce l'Elysée, mercredi 3 juin.
"Dès à présent, les activités de conception, gestion de projets et commercialisation des réacteurs neufs d'EDF et d'Areva seront rapprochées dans une société dédiée", poursuit l'Elysée dans son communiqué. Ces activités rassemblent environ 1 200 personnes, sur 44 000 salariés. "Ce rapprochement permettra une politique d'exportation ambitieuse et le renouvellement futur du parc nucléaire français", estime le communiqué. Areva NP emploie environ 15 000 salariés.
Ensuite, "sous réserve de la conclusion d'un accord de partenariat stratégique global avec Areva, EDF a vocation à devenir actionnaire majoritaire de la filiale commune Areva NP (...) Areva conservera une participation stratégique avec un pacte d'actionnaires", précise le communiqué. Areva et EDF, détenus respectivement à 87% et 84,5% par des capitaux publics "finaliseront les principes de ce projet dans un délai d'un mois", selon l'Elysée.
Entre 3 000 à 4 000 emplois menacés en France
Le groupe Areva a accusé une perte nette de près de 5 milliards d'euros en 2014, en raison notamment d'importantes dépréciations d'actifs. Parallèlement à un plan de cession d'actifs, il a engagé un plan d'économies qui pourrait se traduire par la suppression de 6 000 postes dans le monde, dont 3 000 à 4 000 en France.
Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, avait expliqué, lors de l'officialisation de son offre, qu'en cas de rachat, l'électricien public placerait cette activité dans une filiale qu'il détiendrait à majorité, ouvrant le reste du capital à d'autres investisseurs. Selon des informations de presse, EDF proposerait 2 milliards d'euros et ne reprendrait pas le passif lié au chantier du réacteur de troisième génération en Finlande.
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