Gérald Darmanin a convoqué Mgr Eric de Moulins-Beaufort après ses propos sur le secret de la confession
Au lendemain de la remise du rapport Sauvé, le président de la Conférence des évêques de France avait déclaré que "le secret de la confession est plus fort que les lois de la République".
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a convoqué le président de la Conférence des évêques de France Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort en début de semaine prochaine, probablement mardi, pour expliquer ses propos sur le secret de la confession tenus sur franceinfo, a appris franceinfo auprès de l'entourage du ministre jeudi 7 octobre.
"Le président de la République a demandé au ministre de l'Intérieur de recevoir le président de la Conférence des évêques de France pour que les choses soient claires", a rappelé Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement à la sortie du Conseil des ministres. "Il n'y a rien de plus fort que les lois de la République", a t-il déclaré.
"Si le grand recteur de la mosquée de Paris avait tenu ces propos, qu'est qu'on aurait dit !"
Une source gouvernementaleà franceinfo.
Alors qu'il était interviewé sur les violences sexuelles dans l'Eglise, au lendemain de la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus dans l'Eglise (Ciase), dite Commission Sauvé, le président de la CEF a déclaré mercredi sur franceinfo que "le secret de la confession s'impose à nous et en cela, il est plus fort que les lois de la République". Il a ainsi expliqué que le rôle des prêtres n'est pas de dénoncer les crimes qui leur sont rapportés mais d'écouter les personnes qui se confessent, qu'ils soient auteurs ou victimes de ces crimes.
Jusqu'à cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende
Ces propos ont suscité beaucoup de réponses et de colère, le cofondateur de l'association Vigie de la laïcité Nicolas Cadène rappelant un peu plus tard sur franceinfo que "la loi de la République l'emporte toujours dans le cadre laïc".
L'article 434-3 du Code pénal indique d'ailleurs que "le fait, pour quiconque ayant connaissance d'agressions ou atteintes sexuelles infligées à un mineur de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives (…) est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende". Les peines montent à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende quand les infractions qui ne sont pas dénoncées sont faites sur un mineur de moins de 15 ans.
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