Pédocriminalité dans l'Eglise : 489 victimes ont obtenu une réparation financière fin 2023, selon un rapport

L'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation a publié jeudi son rapport annuel.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des membres du collectif "De la parole aux actes" demandes reconnaissance, responsabilité, réparation et réforme pour les victimes de violences sexuelles dans l'Eglise catholique, à Lourdes le 6 novembre 2021. (VALENTINE CHAPUIS / AFP)

Fin 2023, 489 victimes de pédocriminalité dans l'Eglise avaient obtenu une réparation financière, selon le deuxième rapport annuel de l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) publié jeudi 14 mars. Sur la seule année 2023, l'Inirr a rendu 358 décisions financières, pour un montant moyen de 35 310 euros, après 131 l'année précédente. Cette structure propose des réparations aux victimes de prêtres ou laïcs dans les diocèses, établissements ou mouvements de jeunesse catholiques, à l'exception des congrégations. Sa création avait été décidée par l'épiscopat en novembre 2021 peu après la publication du rapport choc de la commission Sauvé sur la pédocriminalité dans l'Eglise catholique depuis 1950.

58% des situations étudiées en 2023 concernent des viols

Au total, l'institution a été saisie par 1 351 victimes au 31 décembre, dont 215 sur la seule année 2023. "On constate un ralentissement des saisines, avec des variations selon l'actualité. Dès qu'on entend parler des violences sexuelles, davantage de sollicitations nous parviennent", a expliqué la présidente de l'Inirr, Marie Derain de Vaucresson, lors d'une conférence de presse. La responsable a aussi noté "un rajeunissement des sollicitations" puisque l'âge moyen est passé de 63 à 61 ans. L'institution connait aussi une féminisation des saisines (34%), importante car si "des femmes parlent, cela en autorise d'autres à parler", selon Marie Derain de Vaucresson.

Par ailleurs, 58% des situations étudiées en 2023 concernent des viols. "En plus de la gravité de ces violences, la majorité s'inscrivent dans le temps" puisque 39% se sont poursuivies plus d'un an. L'âge des victimes, au début des violences sexuelles, "se concentre principalement entre 6 et 15 ans". Avec pour cadre des établissements scolaires catholiques (23%), le catéchisme ou l'aumônerie (18%) ou encore un mouvement de jeunesse (17%).

Au-delà de la réparation financière, que certaines victimes refusent, "l'année 2023 a été marquée par l'essor des démarches restauratives" qui "jouent un rôle essentiel dans le processus de reconstruction", note le rapport. Ces démarches restauratives sont diverses : lettre de l'Eglise (25% des cas) ou dialogue avec elle (20%), témoignage (15%), mais aussi orientation vers des soins médico-psycho-sociaux (12%).

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