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Pédocriminalité et secret de la confession : "Il réside un parfum de crime contre l'humanité" dans l'Église, dénonce le co-fondateur de "La Parole libérée"

Trois jours après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), les réactions se multiplient. "On ne sait rien" de cette institution, estime François Devaux.

Article rédigé par franceinfo
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François Devaux, figure de la libération de la parole des victimes de violences sexuelles de la part des prêtres, et co-fondateur de l'association "La Parole libérée". (THOMAS COEX / AFP)

L'Église catholique "a porté une telle œuvre de mort qu'il réside un parfum de crime contre l'humanité", a dénoncé vendredi 8 octobre sur franceinfo François Devaux, figure de la libération de la parole des victimes de violences sexuelles de la part des prêtres, et co-fondateur de l'association "La Parole libérée", aujourd'hui dissoute, après les propos de Mgr Éric de Moulins-Beaufort.

Le président de la Conférence des évêques de France a déclaré mercredi sur franceinfo que "le secret de la confession" était "plus fort que les lois de la République"

"Ces évêques sont coupés de la société"

"C'est une vraie question qui se pose sur la largesse de cette définition de crime contre l'humanité, qui n'a pas cessé d'évoluer au fil des procédures de justice", estime François Devaux, trois jours après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église catholique (Ciase). "Ces évêques sont quasiment tous hors-sol, coupés de la société. Ils ne se rendent absolument pas compte."

Le président de la Conférence des évêques de France est convoqué au ministère de l'Intérieur mardi prochain "afin de s'expliquer sur ses propos" sur le secret de la confession.

"Quand on est capable de commettre autant de crimes sur autant d'enfants pendant autant de décennies et de les dissimuler, autant vous dire que le reste de la gestion de cette institution, c'est n'importe quoi."

François Devaux, co-fondateur de l'association "La Parole libérée"

à franceinfo

Sur la question de l'indemnisation des victimes et du manque de moyens de l'Église mis en avant par Éric de Moulins-Beaufort, François Devaux assure qu'"on ne sait rien" de cette institution "qui maintient une opacité totale dans son fonctionnement". "On ne sait rien des fonds qui transitent entre la France et le Vatican. La République va devoir faire un audit de tout cela. Et quand la République va aller mettre son nez dans les affaires de l'Église, elle va vraiment être très, très choquée", estime François Devaux.

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