Emploi, loi alimentation, zone de non-traitements ou taxes américaines : les enjeux soulevés au Salon de l'agriculture
Emmanuel Macron sera présent samedi pour l'ouverture au public de la plus grande ferme de France, l'occasion pour le monde agricole de l'alerter sur de nombreux sujets.
Dernière ligne droite pour les agriculteurs et les éleveurs avant de recevoir des milliers de visiteurs. Le Salon international de l'agriculture ouvre ses portes samedi 22 février au grand public, porte de Versailles à Paris sur fond de préoccupations du monde agricole.
Une crise des vocations
Le thème de cette édition 2020, c’est "L'agriculture vous tend les bras". Une thématique volontairement très large qui permet de brasser de nombreux sujets. Un thème qui veut tout d’abord dire que l'agriculture a besoin de bras, comme l'explique Jean-Luc Poulain, le président du Salon de l’agriculture : "On sait qu’à peu près 50% des agriculteurs sont à moins de dix ans de la retraite. Donc il va y avoir besoin de monde", explique-t-il. "En tout, c’est 1,2 million d'emplois en France aujourd’hui, poursuit le président du Salon, ce sont des métiers qui se sont considérablement modernisés. L’informatique est partout, la pelle et la brouette sont rangées depuis longtemps." Aujourd’hui, on estime que 70 000 emplois ne sont pas pourvus en France dans le secteur.
"L'agriculture vous tend les bras", c'est aussi une façon de dire que le monde agricole s'ouvre aux consommateurs. En ces temps de méfiance généralisée, les opérations "fermes ouvertes" se multiplient un peu partout en France. Le Salon de l'agriculture est paraît-il la plus grande ferme de France. C'est donc une vitrine toute trouvée.
Une vitrine très politique
On s'en doute, comme tous les ans, les allées du salon vont être arpentées par un grand nombre d'élus, avec pour commencer la visite inaugurale du président de la République samedi. Emmanuel Macron est attendu au tournant. Il est en ce moment à Bruxelles pour négocier le budget notamment de la future Politique agricole commune, la PAC 2021-2027. Le président français aimerait bien arriver dans les travées du Salon de l'agriculture avec un accord mais rien n'est moins sûr.
Sur un plan plus national, Emmanuel Macron est aussi le président qui a suscité beaucoup d'espoir dans le monde agricole avec ses états généraux de l'alimentation. Mais aujourd'hui, la loi a accouché d'une souris, disent les principaux concernés. Même s'ils augmentent un peu, les revenus des agriculteurs sont toujours aussi bas, avec 1 400 euros par mois en moyenne. Mais près d'un agriculteur sur cinq a déclaré un revenu nul, voire un déficit de l'exploitation.
Des motifs de mécontentement
Dans le monde agricole, il y a deux dossiers brûlants. D'abord, les ZNT pour les zones de non-traitement, c’est-à-dire l’interdiction des traitements chimiques à proximité des habitations. Dans un entretien à la presse régionale, Emmanuel Macron a annoncé la mise sur pied d'un dispositif d'aide exceptionnelle de 25 millions d'euros.
En revanche, il n’y a pas d'aide pour les viticulteurs qui font les frais de la guerre économique qui oppose les États-Unis à l'Europe. Les vins sont surtaxés sur le territoire américain en représailles aux aides européennes qu'a touché Airbus, ce qui a faussé la concurrence avec l'américain Boeing, selon les États-Unis. Le sujet est brûlant, à tel point que la FNSEA a invité le patron d'Airbus sur le Salon pour qu'ils interpellent tous deux le président de la République.
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