Infographies Panier de courses franceinfo : les prix restent stables, l'inflation passe sous la barre des 10%

La baisse n'aura pas duré très longtemps. Entre octobre et novembre, les prix de nos 37 produits du quotidien sont restés stables. L'inflation, en revanche, continue de ralentir.
Article rédigé par Théo Uhart - Géraldine Houdayer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les produits du panier de courses franceinfo en décembre. (STEPHANIE BERLU / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

La baisse ne se sera pas installée dans la durée. Après un recul du total de notre panier de courses franceinfo, en partenariat avec France Bleu et NielsenIQ, entre septembre et octobre, les prix se stabilisent en novembre, à 108,57 euros. C'est même six petits centimes de plus que le mois dernier.

Certains produits ont d'ailleurs vu leur étiquette passer dans le rouge : +11 centimes pour le pot de pâte à tartiner de marque, +6 centimes sur le paquet de chips de marque ou encore +5 centimes sur le paquet de spaghettis de marque. Cette stagnation globale n'est pas vraiment une surprise, car les supermarchés clôturent leurs comptes en fin d'année, et doivent donc s'assurer d'avoir des résultats financiers à l'équilibre.

"Grappiller encore deux ou trois euros"

Tout l'enjeu maintenant est de voir ce qu'il va se passer début 2024. "Éventuellement, si la baisse se poursuit, on pourra grappiller encore deux ou trois euros sur le prix du panier", espère Emmanuel Cannes, expert prix et inflation chez NielsenIQ, car certains produits continuent de baisser. Depuis cet été, plus de la moitié des 37 produits que l'on suit ont vu leur prix diminuer.

"On n’effacera jamais les hausses des deux dernières années", rappelle cependant Emmanuel Cannes. Il est catégorique : "on ne redescendra jamais à 100€ ou en dessous". En deux ans, le total de notre panier a augmenté de 23 euros. 

D'autant que les négociations commerciales entre les industriels de l’agroalimentaire et les distributeurs risquent d'être un obstacle de plus. Elles doivent se conclure en janvier. Invité de franceinfo au début du mois de novembre, Michel-Edouard Leclerc, le PDG du groupe du même nom, disait recevoir des tarifs en hausse "de 6 à 10%" de la part des industriels. Lui vise plutôt un accord autour de "2 à 3%".

Paris reste le département où l'on paye ses courses le plus cher. Ce sont encore les Vendéens qui tirent leur épingle du jeu : le prix de nos 37 produits du quotidien y est de presque 103 euros. C'est 27 euros de moins que dans la capitale.

L'inflation au plus bas depuis un an

L'inflation de nos 37 produits du quotidien continue en revanche de ralentir. Elle passe sous la barre des 10%, du jamais-vu depuis le lancement de notre panier il y a un an, pour s'établir à 8,58% entre novembre 2022 et novembre 2023. 

Selon NielsenIQ, l'inflation devrait continuer à ralentir en décembre. Sur tous les produits qu'il surveille, le cabinet de consommation prévoit une inflation de 5 à 5,5% en décembre, et entre 5 et 6% en janvier.

Si elle décélère, rappelons quand même que l'inflation de notre panier était déjà de 14,4% en novembre 2022. Sur deux ans, les prix ont donc bondi de 23,7%. Même dans le meilleur scénario, on ne reviendra pas aux prix d'avant-crise, ni même à ceux de janvier dernier.

Le rayon hygiène, beauté et entretien en baisse

Un rayon se distingue pour sa tendance baissière : le rayon hygiène, entretien et beauté, un secteur "historiquement déflationniste", indique Emmanuel Cannes. Sur un an, les prix de ces rayons n’augmentent "que" de 3%. "Ça fait longtemps qu’on n'avait pas constaté une inflation aussi faible sur ce rayon", note Emmanuel Cannes. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance. D'abord, la concurrence des magasins de discount. "Les grandes surfaces tentent de se maintenir face aux déstockeurs comme Action", qui leur grignotent des parts de marché, analyse l'expert. Il faut dire que hors promotion, un produit de marque chez Action est 57% moins cher qu’en hypermarché, selon une étude de NielsenIQ.

Autre raison, à partir du 1er mars, il sera interdit d'appliquer plus de 34% de réduction sur ces catégories, car la loi Descrozailles, qui a déclenché l’ire des patrons de grandes surfaces, va entrer en application. "Pour anticiper la disparition de ces grosses promos, les fabricants commencent à proposer des montants plus raisonnables hors offres spéciales", explique Emmanuel Cannes. Une tendance qui devrait encore tirer les prix vers le bas dans les mois à venir.


Méthodologie

franceinfo et France Bleu se sont associés au cabinet NielsenIQ, cabinet spécialisé dans le suivi de la consommation, pour établir ce panier. Sa composition répond à deux objectifs : être au plus proche de la consommation des ménages, avec un panier de produits alimentaires et d'hygiène du quotidien, et être le plus mixte possible dans sa composition, en mélangeant produits de marque nationale, produits de marques distributeurs et produits premiers prix.

Il y a une forte représentation dans notre panier des produits premiers prix et de marque distributeurs. Un choix expliqué par les tendances des derniers mois : les Français se sont massivement tournés vers ces produits pour pallier l'inflation et s'ils restent encore bien moins chers que les autres, c'est aussi sur eux que la hausse des prix a été la plus importante.

Chacun de ces produits a alors été rattaché à une des plus de 500 catégories de produits que surveille NielsenIQ, qui nous a fourni l'inflation moyenne de la catégorie sur le mois d'octobre et le prix moyen du produit en France sur une période de quatre semaines, du 23 octobre au 19 novembre 2023.

L'inflation du panier a ensuite été obtenue en calculant la moyenne des inflations. Pour obtenir le prix du panier par département, nous avons appliqué au montant national l'indice des prix de chaque département.

Vous n'y trouverez pas de fruits et légumes frais, car la base de données à laquelle nous avons eu accès ne permettait pas de suivre les fruits et légumes en vrac.

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