Réforme des retraites : SNCF, aéroports, raffineries, éboueurs… Où en sont les grèves avant la journée de mobilisation du 15 mars ?

Les grèves continuent, lundi 13 mars, alors que l'intersyndicale appelle à une huitième journée de mobilisation, mercredi. Cette date n'a pas été choisie au hasard, puisqu'il s'agit du jour où doit se tenir la commission mixte paritaire. Sept députés et sept sénateurs vont tenter de se mettre d'accord sur une version finale du projet de réforme des retraites. 

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Dans certains secteurs stratégiques pour l'économie française, les salariés ont été appelés à la grève reconductible à partir du mardi 7 mars. Près d'une semaine plus tard, Franceinfo fait le point sur les situations dans les transports en commun, dans certaines raffineries ou des centres de déchets. 

SNCF : le trafic "en nette amélioration", mais encore perturbé 

L'ensemble des syndicats de la SNCF ont appelé les cheminots, le 7 mars, à la grève reconductible. Depuis, le trafic ferroviaire est perturbé. La circulation des trains devait être "en nette amélioration" lundi, a stipulé la société de chemins de fer, dimanche. Les perturbations continuent cependant, avec trois TGV Inoui et Ouigo sur cinq et avec un TER sur deux en moyenne.

Si la mobilisation est en baisse, les syndicats entendent bien continuer le mouvement. Alors que la réforme des retraites vient d'être votée au Sénat, le secrétaire fédéral du syndicat SUD-Rail, Julien Troccaz, appelle à "durcir le mouvement" et parle d'une "semaine décisive" avant le vote final du texte à l'Assemblée nationale. "Notre priorité, c'est de généraliser la grève dans ce pays dès demain [lundi]", a-t-il expliqué dimanche sur franceinfo.

De son côté, le secrétaire général CGT-Cheminots de Versailles, Matthieu Bolle-Reddat, affirme sur BFMTV que les déclarations individuelles d'intention de grève vont de nouveau être plus nombreuses à partir de "mercredi".

RATP : une circulation quasi normale, les syndicats appellent à la grève mercredi

Le mouvement a faibli sur les rails du métro parisien. La régie avait prévu dimanche un trafic normal sur la quasi-totalité du réseau lundi. Seule la ligne 3 devait être perturbée, tandis que trois RER A sur quatre devaient rouler, pour deux sur trois sur la ligne B. La RATP s'attend à un trafic identique pour mardi. 

Dans leur communiqué commun du 9 mars, les syndicats de la RATP appelaient uniquement à la grève le mercredi 15 mars. Ils suivent ainsi le mot d'ordre de l'intersyndicale nationale. Le trafic prévu par la RATP sera quasi normal pour les métros, bus et tramways, mais le service des RER sera "très perturbé", ce jour-là. 

Aéroports : la DGAC demande d'annuler 20% des vols à Orly mercredi

La Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a annoncé lundi soir avoir demandé aux compagnies aériennes d'annuler mercredi 20% de leurs vols à Paris-Orly en raison d'une grève de contrôleurs aériens. Les annulations de vols pour cette nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle s'annoncent ainsi moins nombreuses que la semaine du 6 mars, quand elles avaient touché, outre Orly et Roissy, des aéroports en région, et concerné jusqu'à 30% des mouvements d'appareils.

Raffineries : le mouvement se poursuit à Donges et à Fos-sur-mer

Les grèves continuent dans plusieurs raffineries. A Donges, près de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), les grévistes de la raffinerie de TotalEnergies voient plus loin. La CGT a annoncé vendredi la reconduction du mouvement contre le projet de réforme des retraites jusqu'à jeudi 16 mars à 21 heures. 

"Si le mouvement devait perdurer et s'amplifier sur les autres plateformes, et nous en appelons à nos collègues des autres raffineries, des dépôts pétroliers, des vapocraqueurs, immanquablement la pénurie de carburant se fera sentir rapidement", a prévenu le délégué CGT, Fabien Privé Saint-Lanne vendredi. 

Dans la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), le mouvement de grève a été également reconduit vendredi après-midi, les salariés ayant revoté la grève jusqu'à lundi matin. Les expéditions de carburants avaient partiellement repris vendredi matin, avait affirmé le groupe. Mais la CGT avait aussitôt dénoncé une "manipulation" de la part de la direction pour inciter les salariés à reprendre le travail.

Dans la raffinerie voisine de Lavéra, le blocage a été voté jusqu'à lundi matin, a précisé Sébastien Varagnol (CGT). Les expéditions de carburant avaient en revanche repris jeudi sur le site Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime).

Eboueurs : les déchets s'accumulent à Paris, Nantes ou Le Havre 

Les éboueurs restent mobilisés dans plusieurs villes en France. A Paris, des monticules de poubelles se sont formés. Au septième jour de la grève, 5 400 tonnes de déchets s'étaient accumulées dans les rues de la capitale, dimanche, selon la mairie. Trois usines d'incinération, celles d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), sont par ailleurs à l'arrêt, expliquant les poubelles débordantes dans certains quartiers.

Dans son préavis de grève reconductible, la CGT rappelle que les éboueurs et les conducteurs peuvent pour l'heure prétendre à la retraite à 57 ans, un âge repoussé à 59 ans en cas d'adoption de la réforme des retraites. "La grande majorité des personnels de la direction de la propreté et de l'eau a une espérance de vie de 12 à 17 ans de moins que l'ensemble des salariés", assure le syndicat.

A Nantes (Loire-Atlantique), les éboueurs sont en grève reconductible depuis le 7 mars. Les trois sites de collecte des déchets de la métropole sont bloqués depuis cette date, selon France Bleu Loire Océan. Depuis samedi, "près de 3,5 tonnes de déchets s'accumulent dans les rues", fait savoir la radio lundi. La métropole de Nantes recommande aux habitants de ne pas sortir leurs poubelles. 

Au Havre, les éboueurs n’assurent plus la collecte des déchets depuis le 7 mars, rapporte France 3 Normandie. Alors que les détritus s’amoncellent dans les rues, la communauté urbaine du Havre a demandé aux usagers de ne plus mettre dehors leurs déchets en attendant que la situation se débloque. La mobilisation est maintenue ce lundi 13 mars.