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Contrats étudiants, bons d'achat... : face au manque d’assesseurs pour les régionales, des maires imaginent des incitations radicales

A quelques jours du premier tour des élections départementales et régionales, face au manque d’assesseurs pour tenir les bureaux de vote, certains maires imaginent des solutions inédites. Certaines d'entre elles font grincer des dents. 

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un assesseur s'apprête à valider un bulletin de vote, le 14 mars 2010, à La Teste. (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

C’était juste. Mais à Rouen, finalement, à deux jours du premier scrutin des élections régionales, alors que les assesseurs manquent cruellement, le maire Nicolas Mayer-Rossignol, semble avoir trouvé une solution. "On s'est dit qu'il fallait essayer de joindre l'utile à l'agréable, explique-t-il. On avait plutôt un peu moins, c'est à dire de l'ordre de 15 à 20% d'assesseurs en moins que d'habitude. Donc, on s'est dit qu'il fallait faire un petit cadeau qui soit utile au territoire. Comme par exemple, une place pour le cinéma d'art et d'essai à Rouen, ou un bon d'achat utilisable dans les commerces locaux. Et effectivement, ça nous a permis d'avoir un certain impact et de faire venir un petit peu plus d'assesseurs."

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En Ille-et-Vilaine, dans la ville de Cesson-Sévigné, environ 18 000 habitants, la solution trouvée par le maire est plus radicale. "Nous avons eu recours à l'utilisation d'étudiants via des contrats, indique Jean-Pierre Sauvignac. Nous n'avions pas d'autre choix pour trouver le nombre d'habitants nécessaire pour tenir les bureaux de vote, indique-t-il. Il s'agit de contrats de quelques heures, à 22 euros brut de l'heure. Il nous faut à peu près 180 assesseurs et nous n'avons que 23 contrats salariés." La démarche laisse perplexe le maire de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine.

"Franchement, s'il faut payer les gens pour être assesseur, c'est quand même assez malheureux"

Philippe Laurent, secrétaire général de l'Association des maires de France

à franceinfo

Pour Philippe Laurent, la crise sanitaire n'explique pas cette pénurie d'assesseurs. Aussi, selon lui, les raisons sont ailleurs. "La première raison, c'est qu'il y a deux scrutins en même temps, avance-t-il. Cela veut dire qu'il faut doubler le nombre de personnes pour tenir l'ensemble des bureaux de vote ce dimanche. Le deuxième sujet, c'est évidemment que cela se passe quand même le 20 et le 27 juin. Le 27 juin, c'est très tard dans l'année. Il y a des gens qui peuvent déjà être partis. D'autant plus que les personnes qui acceptent d'être assesseurs sont souvent des gens relativement âgés." Et si vraiment les volontaire manquent le Jour J, en derniers recours des réquisitions, autorisées par le Code électoral, sont toujours possibles parmi les électeurs présents.

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