Elections régionales : en Conseil des ministres, Emmanuel Macron considère l'abstention du premier tour comme "une alerte démocratique"
Le chef de l'Etat a ouvert le Conseil des ministres, mercredi, en évoquant la très faible participation enregistrée dimanche pour le premier tour du scrutin, a expliqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
Ce qu'il faut savoir
Emmanuel Macron a ouvert le Conseil des ministres, mercredi 23 juin, en évoquant la très faible participation enregistrée dimanche, lors du premier tour des élections régionales. Le chef de l'Etat a "indiqu[é] que cette abstention record constitu[ait] une alerte démocratique à laquelle il faut répondre", a rapporté le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à l'issue du Conseil. Au total, 66,72% des inscrits se sont abstenus d'aller voter aux élections régionales, selon les résultats définitifs communiqués mardi par le ministère de l'Intérieur. Le gouvernement va lancer une campagne de communication "éclair sur les réseaux sociaux" pour inciter à voter dimanche au second tour. Suivez notre direct.
Gérald Darmanin reconnaît des couacs de livraison de la propagande électorale. Interrogé mercredi par la commission des lois du Sénat, le ministre de l'Intérieur a reconnu des dysfonctionnements importants dans la distribution des documents électoraux avant le premier tour des élections régionales et départementales, mettant en cause la société Adrexo.
Le gouvernement actuel n'a pas décidé de la privatisation du marché. Le ministre de l'Intérieur a tenu à rappeler au début de sa prise de parole que la privatisation de ce marché avait été décidée, "sous le gouvernement Lionel Jospin". "Le premier appel d'offres date de 2009", a souligné Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur a reconnu des problèmes d'acheminement de la propagande électorale, mais a avancé d'autres pistes d'explications à l'abstention massive devant les sénateurs : la "concomitance de ces deux élections" ou encore l'arrivée trop "en amont, parfois trois semaines avant le premier tour" des propagandes électorales. "Nous sommes l'un des seuls pays à fonctionner avec ce type de propagande", a-t-il tenu à rappeler.
Les prestataires sont pointés du doigt. Les patrons d'Adrexo et de la Poste seront également auditionnés par la commission. Concernant le prestataire Adrexo, le ministre de l'Intérieur a déclaré que les autorités avaient "constaté de sérieux manquements". "Nous avons constaté des documents entreposés par terre, parfois dans des poubelles, ou parfois brûlés, a regretté le ministre. Quant au prestataire historique La Poste, il est également visé par les critiques : "9% des plis (...) n'ont pas été distribués", a précisé le ministre.
Adrexo dit avoir été confronté à des "attaques informatiques". "Plusieurs raisons ont été avancées" par le prestataire Adrexo pour expliquer ces manquements, a déclaré le ministre de l'Intérieur. Parmi ces justifications :"attaques informatiques, beaucoup de vacataires, ou peut-être que ce marché était finalement trop gros pour eux", a détaillé le ministre de l'Intérieur, qui ne retient pas le chiffre de 1% de plis non distribués. Il demande aux sociétés de lui communiquer par écrit quelles ont été leurs difficultés, car les "explications fournies par les sociétés ne nous ont jusqu'à présent pas convaincus". L'exécutif assure accentuer la pression sur les deux prestataires, pour qu'ils apportent des "correctifs immédiats" avant le second tour dimanche.
Des "explications" attendues. "Nous vous demandons de donner des explications (...) et nous attendons beaucoup de vous ce matin", a prévenu François-Noël Buffet, président (LR) de la commission des Lois du Sénat, s'adressant au ministre de l'Intérieur. Pour faire la lumière sur ces dysfonctionnements, les députés LR ont réclamé mardi une "commission d'enquête parlementaire", ou au moins une "mission d'information", une demande faite par Jean-Luc Mélenchon (LFI) dès dimanche.