Élections européennes : Auprès des salariés de Metex à Amiens, Manon Aubry tente de recentrer la campagne des Insoumis sur la question sociale
La France insoumise aux côtés des salariés de Metex à Amiens. Pour la deuxième fois en l'espace d'un mois, la candidate insoumise aux européennes Manon Aubry s'est rendue, lundi 13 mai, devant cette usine placée en redressement judiciaire, dans l'attente d'un repreneur solide, et qui produit de la lysine, une molécule qui permet notamment la fabrication de médicaments. Une façon pour l'eurodéputée de recentrer la campagne de La France insoumise sur le social.
Manon Aubry à l'aise sur le parking devant l'usine où flotte le drapeau européen, autour d'une table, avec des représentants syndicaux... La tête de liste parle de ses sujets de prédilection comme les conséquences de la concurrence déloyale sur les salariés français : "Je me mets au défi. Si je suis réélue, il faut ramener ici la présidente de la Commission européenne. Il faut ramener Ursula von der Leyen. Il faut qu'elle vous écoute, il faut qu'elle écoute les salariés. Il faut qu'elle comprenne l'impact d'ouvrir les frontières, grand à tout le marché du monde entier pour faire venir des produits des quatre coins du monde. Voilà les conséquences concrètes !"
"Ils oublient les salariés"
L'eurodéputée tente de se faire entendre, tant bien que mal, sur le social, dans cette campagne presque invisibilisée par l'omniprésence sur Gaza de Jean-Luc Mélenchon et de la juriste franco palestinienne Rima Hassan. Manon Aubry minimise : "Jean-Luc Mélenchon ça ne vous a pas échappé qu'il parle d'autres sujets et qu'il a laissé la place à plein de monde dans cette campagne et c'est tant mieux. Ne pensez pas que ces sujets sont en concurrence les uns des autres."
À ses côtés, un autre Insoumis, concurrent potentiel du chef Mélenchon pour la prochaine présidentielle, l'Amiénois François Ruffin : "La question sociale est au cœur de ma campagne depuis toujours. Évidemment, il faut un cessez-le-feu à Gaza mais ce qui fait le quotidien des gens c'est de savoir ce qu'ils vont pouvoir manger et aussi comment vont pouvoir vivre leurs enfants." Justement, Sylvain et Alexandre, deux salariés de chez Metex, regrettent que la campagne des européennes ne tourne pas assez autour du social : "On voit bien où ils veulent aller. On voit ce qui mobilise au niveau des universités. On voit le message pro-Palestiniens, pro-Gazaouis. On entend plus Mélenchon intervenir que Manon Aubry", regrette l'un.
"On voit bien qu'ils oublient les salariés et ils voient leurs intérêts à eux. On ne parle pas des conditions de travail, on ne parle pas de travail, on ne parle pas d'avenir dans cette campagne et c'est hallucinant", ajoute l'autre. C'est pourtant de ce sujet dont veulent s'emparer tous les candidats de gauche, dans cette dernière ligne droite, à moins d'un mois du scrutin avec comme terrain de confrontation d'idées, l'usine Metex. Mardi, c'est la tête de liste PS Place Publique Raphael Glucksmann qui se rendra justement auprès des salariés de Metex.
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