Élections européennes : "Ma priorité, c'est la question sociale, la question de la production et la question du travail", présente Léon Deffontaines
"Ma priorité, c'est la question sociale, la question de la production et la question du travail", défend jeudi 25 avril sur franceinfo le candidat communiste aux élections européennes Léon Deffontaines. Son objectif est de "dépasser le seuil des 5%", en dessous duquel les partis ne peuvent pas avoir d'élus au Parlement.
"Je pense qu'on peut aller chercher un électorat de gauche qui ne se sent plus représenté par les responsables politiques de gauche" et notamment ceux qui ne font pas de la question sociale la priorité. Il tacle au passage le candidat du PS Raphaël Glucksmann et la candidate LFI Manon Aubry : "Aujourd'hui à gauche, la campagne européenne se résume, pour certains, à un enjeu autour de l'Ukraine, pour d'autres autour de la Palestine".
"Salaire plafond" comme salaire minimum
"Je pense à ceux qui feront leurs courses et qui auront du mal à remplir leur caddie, moi, c'est à eux que je veux m'adresser dans cette campagne européenne", affirme le candidat communiste, "je veux leur dire qu'on peut agir à l'échelle européenne pour leur pouvoir d'achat". Léon Deffontaines souhaite, par exemple, instaurer un "salaire plafond" dans les entreprises au niveau européen, comparant la mesure à la mise en place d'un salaire minimum européen. Il cite notamment l'exemple récent du patron de Stellantis, Carlos Tavares, qui a fait valider par les actionnaires un salaire à 36,5 millions d'euros par an. "Dans quelle Europe pouvons-nous vivre, pour que quelqu'un gagne un salaire à 36,5 millions d'euros, alors que son salaire est 500 fois supérieur en moyenne au salaire des salariés de son groupe ?", s'insurge-t-il.
Grâce à sa proposition, déjà défendue lors de la présidentielle par Fabien Roussel, Léon Deffontaines veut donc limiter, au niveau européen "l'écart des salaires de 1 à 20" pour que "lorsqu'un patron veut augmenter son salaire, il sera obligé d'augmenter mécaniquement les salaires de ses employés". Il ne se dit pas inquiet d'une fuite des dirigeants d'entreprises hors d'Europe : "Je dis chiche ! Est-ce que vous êtes prêts à vous passer du marché français, européen ?".
Retour à une production 100% française
Autre sujet cher aux yeux du candidat communiste : l'écologie. "En revanche, je ne la porte pas de la même manière que mes confrères à gauche", explique-t-il. Premier exemple, le vote, mercredi du Parlement européen sur une révision de la PAC, vue par une partie de la gauche comme un recul sur le plan environnemental. Mais pour Léon Deffontaines, "c'est de l'écologie rationnelle et pragmatique". "Je l'ai toujours dit, sur l'agriculture, pas d'interdiction sans solution, car il faut que la PAC repose sur deux principes fondamentaux : l'impératif environnemental et la souveraineté alimentaire".
Pour lui, il faut aller plus loin pour défendre l'objectif de souveraineté alimentaire et remettre en cause "l'ensemble des accords de libre-échange qui ont pour conséquence une mise en concurrence déloyale de nos agriculteurs". Il ironise : "Ne vous inquiétez pas, les Canadiens auront beaucoup plus de mal à se passer de nos vins et du fromage français, que nous de leurs bœufs élevés aux antibiotiques". Pour lui, la question agricole est "intimement liée" à son cheval de bataille, "la question du pouvoir d'achat". "Je souhaite que chaque Français puisse acheter le magnifique travail de nos producteurs français, avec de bons légumes, de la bonne viande, un bon vin français, à condition, bien sûr d'augmenter les salaires et les pensions de retraite, et qu'ils soient indexés sur l'inflation, pour que chacun puisse acheter français", plaide-t-il.
Ce retour à une production 100% française doit également se faire dans d'autres domaines, car "si on veut répondre à l'impératif environnemental et baisser nos émissions de gaz à effet de serre, il va falloir produire beaucoup plus sur le territoire national et européen, réindustrialiser massivement pour rapprocher la production de la consommation, ce qui va créer des services publics de proximité", analyse-t-il. La liste communiste défend donc "des grands travaux utiles pour l'environnement, comme l'investissement dans le fret ferroviaire, remplacer des camions par des trains notamment, soutenir les infrastructures telles que le Lyon-Turin et ouvrir des lignes de ferroviaire du quotidien".
Autre différence notable avec les autres listes de gauches, PS, LFI ou écologistes, la position de Léon Deffontaines sur la politique énergétique. "Pour tout ça, il va falloir de l'énergie, et il faut qu'elle soit décarbonée, c'est pour ça que nous soutenons le nucléaire et le renouvelable". Il soutient donc être "à la tête de la liste la plus écologiste parce que nous portons justement un plan pour arriver à une neutralité carbone en 2050".
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