"Emmaüs a compris que l'écologie est un enjeu de solidarité" selon Nicolas Hulot
L'abbé Pierre, fondateur du mouvement Emmaüs, est mort il y a dix ans jour pour jour. Une journée de mobilisation citoyenne est organisée, dimanche. Nicolas Hulot y participe. Invité de franceinfo, il veut remettre la solidarité au centre de l'actuelle campagne présidentielle.
Il y a dix ans, l'abbé Pierre disparaissait à l'âge de 94 ans. Emmaüs, l'association qu'il a fondée en 1954, organise une journée de mobilisation citoyenne, dimanche 22 janvier, à laquelle participe Nicolas Hulot. Invité de franceinfo, l’écologiste a appelé à mettre la solidarité au cœur de la campagne présidentielle.
franceinfo : Pourquoi avez-vous décidé de participer à cette journée de mobilisation citoyenne ?
Nicolas Hulot : Cet événement arrive quelques mois avant la campagne présidentielle, nous sommes plusieurs à craindre que plusieurs sujets ne soient pas abordés. Le premier d'entre eux, c’est la solidarité. Si on veut prétendre demain à un monde apaisé, la solidarité, n’est pas une option, elle est une condition. Il se trouve que dans notre monde et dans notre société française, dont on a tendance à désespérer, il y a plein d’îlots de solidarité. Emmaüs en est un exemple.
Si on peut faire en sorte que ces îlots deviennent des archipels, si on veut imposer de l’humain dans la campagne, on y arrivera si on s’y met tous ensemble. En France, il y a 13 millions de bénévoles. Cette société silencieuse, incarnée par Emmaüs et fidèle à l'esprit de l'abbé Pierre, il faut l’harmoniser, lui donner plus d’importance.
Comment fait-on pour imposer cette solidarité dans la société ?
La solidarité n’est pas compatible avec un modèle économique qui concentre les richesses au lieu de les partager. La solidarité n’est pas compatible avec un modèle qui épuise les ressources naturelles et les matières premières.
Emmaüs a compris que l’enjeu écologique est un enjeu de solidarité et d’équité. D'ailleurs, c'est Emmaüs qui a inventé le concept d’économie circulaire, en recyclant, en donnant une deuxième vie aux objets.
Pourquoi ne pas avoir été candidat ?
Ce n’est pas un moment de télé-réalité d’être candidat à la présidentielle dans une Europe qui vacille, avec un modèle économique qui s’effondre et dans une réalité écologique qui est tragique. La question ne doit pas être prise à la légère. On ne peut pas y aller seulement parce qu’il y a un vide, on y va si on est prêt. En ce qui me concerne, je n’étais pas prêt. Je regrette que l’écologie soit aussi mal abordée mais la campagne n’est pas terminée.
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