Législatives 2024 : déserts médicaux, AME, complémentaire santé… Quelles sont les propositions des principaux partis en matière de santé ?
Jusqu'au premier tour des législatives anticipées, qui se tient le 30 juin, franceinfo détaille les programmes des principaux partis en lice et on s'intéresse, mercredi 26 juin, aux questions de santé. Un thème qui préoccupe les Français et donne lieu à des propositions assez clivantes des uns et des autres.
Lutte contre les déserts médicaux
Chacun a sa solution contre les déserts médicaux et c'est effectivement assez clivant. Notamment cette proposition du Nouveau Front populaire : réguler l'installation des médecins pour lutter contre ces déserts médicaux.
En clair, leur imposer d'aller là où il y a pénurie de médecins. C'est un chiffon rouge dans la profession. La manière de les contraindre n'est pas précisée dans le programme. Les partis de gauche avaient porté un amendement à l'Assemblée en juin dernier pour conditionner l'installation d'un nouveau venu dans les zones surdotées en médecins à un départ à la retraite, l'amendement avait été rejeté.
L'AME fustigée par le RN, encouragée par la gauche
Les autres partis prônent l'incitation financière plutôt que la contrainte. Le Rassemblement national propose, par exemple, de moduler la rémunération en fonction du lieu d'installation : on est mieux payé en zone sous-dotée. Mais la mesure choc portée par le patron du parti, Jordan Bardella, c'est l'exonération d'impôt sur le revenu pour les médecins et les infirmiers retraités qui reprendraient du service, et ce dès cet été. Ça existe déjà en partie puisque les médecins retraités peuvent cumuler emploi et retraite en étant exonérés de cotisations sociales : plus de 20 000 médecins retraités en bénéficient.
Le RN qui revient à la charge sur la suppression de l'Aide médicale d'Etat. Le Rassemblement national veut remplacer l'AME, qui permet de soigner des immigrés sans papiers, par une aide qui couvrirait uniquement les "urgences vitales". Un positionnement à l'opposé du Nouveau Front populaire qui veut garantir l’accès à cette AME qui devrait coûter 1,2 milliard à l'Etat cette année.
La question du coût des soins
La majorité, elle, n'a pas fait beaucoup de nouvelles propositions en matière de santé, sauf cette complémentaire à un euro par jour. Une complémentaire à 30 euros par mois pour ceux qui n'ont pas de couverture. Cela concernerait les retraités, les étudiants et les indépendants. Cette proposition revient en fait à élargir la formule "participative" de la complémentaire santé solidaire qui existe déjà et que l'on paye en fonction de son âge de 8 euros à 30 euros par mois. Cela ne sera donc pas forcément plus avantageux.
Pour réduire le coût des soins pour les Français, le Nouveau Front populaire veut conditionner l'ouverture des établissements privés à la garantie d'un reste à charge zéro pour le patient. Cela suppose la fin des dépassements d'honoraires par les médecins qui exercent dans ces cliniques.
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