Résultats des européennes 2024 : en Hongrie, le parti de Viktor Orban se maintient en tête mais voit l'opposition réaliser une forte percée
Une victoire en demi-teinte aux élections européennes pour le Premier ministre hongrois, Viktor Orban. Son parti, Fidesz, formation populiste et ultraconservatrice, est arrivé premier avec 44,62% des voix, dimanche 9 juin, selon des résultats quasiment complets rapportés par le bureau national électoral hongrois. Tisza, nouveau mouvement d'opposition formé par Peter Magyar, arrive à la deuxième place avec 29,69% des voix. Le groupe mené par la Coalition démocratique (DK) est troisième, avec 8,10% des suffrages.
D'après les résultats publiés par les autorités électorales hongroises, le Fidesz, qui fait partie des non inscrits dans l'hémicycle du Parlement européen après avoir quitté la droite conservatrice du Parti populaire européen (PPE), devrait obtenir 11 sièges (un de moins par rapport à la précédente mandature). Ce qui constituerait la pire performance du mouvement ultraconservateur lors d'élections européennes depuis l'adhésion de la Hongrie à l'UE en 2004.
Rejoindra-t-il le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE), dans lequel figure notamment le parti Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni ? "Nous souhaitons, avec le Fidesz, adhérer au CRE, mais aussi savoir clairement quelles seront, d'une part, ses relations avec le Rassemblement national et, d'autre part, celles qu'il entretiendra avec le PPE", a récemment déclaré Viktor Orban, dans un entretien accordé au Point fin mai.
Magyar, un opposant qui prend du poids
Le jeune mouvement Tisza décroche lui sept sièges selon le bureau électoral hongrois. La formation de Peter Magyar devrait rejoindre les rangs du Parti populaire européen (PPE). Au sein de l'alliance des socialistes et Démocrates (S&D), DK recueille deux sièges, contre quatre depuis 2019.
Viktor Orban, une voix eurosceptique et proche de Moscou qui détonne au sein des Vingt-Sept, a fait du thème de la guerre un axe fort de sa campagne. "Ces élections sont historiques. Dans dix ans, elles seront probablement vues comme celles qui ont décidé de la paix ou de la guerre en Europe", a-t-il insisté auprès du Point. Le Premier ministre hongrois, qui bloque à nouveau une aide militaire européenne pour Kiev, a réuni, une semaine avant le scrutin, des dizaines de milliers de soutiens autour d'une "marche de la paix". Viktor Orban estime que l'Ukraine "ne peut gagner" face à la Russie et s'est volontiers présenté comme "le seul à lutter pour la paix" en Europe.
Lors de cette campagne, le Fidesz a investi massivement dans des publicités politiques en ligne, rapporte Politico. Mais ces efforts ont été entachés par la démission de la présidente hongroise, Katalin Novak. La dirigeante avait gracié un responsable d'un foyer pour enfants impliqué dans une affaire de pédocriminalité. Peter Magyar, ancien du Fidesz, a émergé dans la lignée de ce scandale. Comme le relève le chercheur Zsolt Enyedi, il a notamment réussi à capter une part de l'électorat avec des discours fustigeant la corruption du pouvoir en place.
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