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"Je ne vais pas tout sacrifier simplement pour rester ici" : les jeunes hongrois essaient de construire leur avenir loin de la politique de Viktor Orban

Depuis 2010, 600 000 jeunes ont quitté la Hongrie à la recherche de meilleures conditions de vies.

Article rédigé par Louise Bodet, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une manifestation contre Victor Orban le 15 avril 2018 à Bruxelles. (WIKTOR DABKOWSKI / WIKTOR DABKOWSKI)

Libertés publiques rognées, médias aux ordres et société civile dévitalisée. À l'aube des élections européennes, comment les jeunes générations hongroises vivent-elles dans ce pays dominé depuis 2010 par le Fidesz du national-conservateur Viktor Orban ? Beaucoup rêvent de partir mais certains se mobilisent et ont eu un rôle actif dans la contestation sociale qui a inquiété Viktor Orban cet hiver.

Blanka Nagy a 19 ans, les cheveux roux et le verbe haut. En mai prochain, elle passera le bac et rêve de mettre en scène des pièces de théâtre. Mais pour l’heure, c’est elle qui joue les premiers rôles puisqu'elle est une figure de la contestation et  elle regrette d’être une exception.

À l'école, les enseignants ne disent pas pour quelles raisons il faut voter alors finalement les plus jeunes votent comme leurs parents.

Blanka Nagy, 19 ans

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"L'un des problèmes, c'est qu'ils n'ont pas d'opinion (...) mais il y a aussi une partie des jeunes qui a des opinions mais qui n'osent pas les exprimer parce qu'ils ont peur", analyse la jeune femme.

De son côté, Mark Mohacsi, 22 ans, étudiant, n’a pas eu peur de provoquer le régime. Brutalement arrêté lors d’une manifestation en décembre dernier, il a des parents professeurs de design et une tante qui habite en Angleterre. Il fait donc parti de l’élite culturelle de Budapest et déteste Viktor Orban. "Je ne vais pas tout sacrifier simplement pour rester ici", explique le jeune homme. 

L’injustice, la corruption, soit ils gaspillent l’argent, soit ils le volent.

Mark Mohacsi, étudiant hongrois

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Depuis 2010, 600 000 Hongrois sont partis pour de meilleurs salaires et conditions de vie en Autriche ou au Royaume-Uni.

Pour Kitti Bechegny, hors de question de quitter le pays. Elle n’a pas 30 ans et elle élève son fils de 9 ans tout en travaillant à l’usine Mercedes de Ketchkemet. Elle incarne le renouveau syndical. "Je me dis que je préfère rester ici dans mon pays. J'essaie de faire de mon mieux mon améliorer la situation en Hongrie", espère-t-elle.

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