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La gauche peut-elle rester majoritaire au Sénat ?

Des élections sénatoriales se tiennent dimanche 28 septembre. Après la déroute aux municipales, elles devraient constituer un nouveau revers pour la majorité. La gauche, qui y est majoritaire depuis 2011, peut-elle conserver son avantage ?

Article rédigé par Ariane Nicolas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre, Manuel Valls, s'exprime à la tribune du Sénat, le 9 avril 2014. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Va-t-on assister à une "mini-cohabitation" entre le gouvernement et le Sénat ? Dimanche 28 septembre se tiennent les élections sénatoriales, qui renouvelleront la moitié de la chambre haute. Ce jour-là, 179 sièges changeront (peut-être) de propriétaire. 

Depuis 2011, la gauche est majoritaire au Sénat. Une situation exceptionnelle pour une assemblée classée traditionnellement à droite. Quelles chances a la majorité de conserver cette courte avance - trois sièges seulement - alors que le climat politique ne cesse de se dégrader pour l'exécutif, et que la gauche a vécu un revers aux municipales il y a six mois ?

"Le climat politique est mauvais" pour le PS

Didier Guillaume, président du groupe socialiste au Sénat et candidat à la présidence de la haute assemblée si la chambre reste à gauche, ne part pas perdant. Du moins, pas tout à fait. "Le climat politique est mauvais pour nous, je l'assume. Il n'est pas bon, parce que nous avons du vent dans le nez, regrette-t-il. Disons que nous ne sommes pas favoris, mais il y a des challengers qui ont créé la surprise." Selon lui, les élus socialistes peinent à se mobiliser, alors même qu'une défaite est à craindre. "Le moral n'est pas très bon pour les candidats en campagne, parce qu'il se passe tous les jours des faits qui n'arrangent pas les choses", observe-t-il sur Public Sénat.

Le président au Sénat du groupe Rassemblement démocratique et social européen (RDSE), Jacques Mézard, l'un des alliés du gouvernement qui regroupe essentiellement des sénateurs du Parti radical de gauche, s'exprime sans détour. "La majorité au Sénat va changer, ça me paraît dans la logique", estime-t-il. Le désamour pour l'exécutif, couplé aux "affaires qui se sont succédé ces dernières années", pourrait même, selon lui, bénéficier à l'extrême droite. Mais "les grands électeurs ont une approche de la vie politique qui devrait limiter ce risque", se rassure-t-il.

L'UMP renouvelle davantage de sièges

La gauche pourrait néanmoins limiter la casse, grâce au nombre de sièges renouvelés. "C’est l’UMP qui remet le plus de sièges en jeu, donc ils ont plus à perdre que nous", analyse Christophe Borgel, secrétaire national aux élections au Parti socialiste, cité par Libération.fr. D'après ses calculs, "la droite doit l’emporter par plus de 20 sièges d’écart dans cette deuxième série"

Sur les 178 sénateurs et sénatrices concernés par l'élection, sans compter le siège du centriste Jean Arthuis, dans la Mayenne, vacant depuis sa démission et qui sera soumis au vote, 82 sont aujourd'hui classés à gauche et 90 à droite. S'y ajoutent les sans étiquette.

Répartition des sièges renouvelés pour les sénatoriales 2014 en fonction des groupes politiques. (SENAT.FR)

Ces statistiques ne suffisent pas à assombrir l'UMP, qui se voit majoritaire à la haute assemblée. L’ancien président du Sénat Gérard Larcher (UMP), candidat à un retour au "plateau", le surnom de la présidence, a déjà fait ses pronostics : "Je prévois 8 à 10 sénateurs UMP de mieux et 6 à 8 centristes supplémentaires", détaille-t-il, soit un total d’au moins 177 sénateurs de droite, sans compter les non-inscrits, alors que la majorité au Palais du Luxembourg est de 174 sièges.

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