Le parti musulman : "Une certaine médiatisation nous a été néfaste"
Faute de financements, l'Union des démocrates musulmans français (UDMF) ne présentera finalement qu'une seule liste à Marseille, a annoncé le fondateur du parti, mardi. Diala Mzalouat, ex-candidate dans les Hauts-de-Seine, s'explique.
Huit listes étaient annoncées. Finalement, l'Union des démocrates musulmans français (UDMF) ne présentera qu'une seule candidature pour les prochaines élections départementales, a annoncé le fondateur du parti, Najib Azergui, mardi 17 février. Faute de financements, le parti musulman a donc décidé de renoncer à un certain nombre de listes, notamment en région parisienne, dans le Rhône et les Alpes-Maritimes, et de se concentrer sur une liste unique dans le premier canton de Marseille (Bouches-du-Rhône).
Diala Mzalouat, ex-candidate UDMF dans les Hauts-de-Seine, explique à francetv info les raisons de ces désistements.
Francetv info : Pourquoi renoncez-vous à autant de candidatures ?
Diala Mzalouat : Nous avons eu pas mal de donateurs qui se sont rétractés au dernier moment, à cause de certaines pressions. Nous avons donc préféré nous concentrer sur Marseille où l'équipe est déjà bien constituée. L'échéance des départementales est trop proche pour faire face financièrement à ces rétractations de dernière minute.
De quelles pressions parlez-vous ?
Une certaine médiatisation nous a été néfaste. Certains nous ont présentés comme un parti confessionnel, voulant imposer la charia ou le voile à l'école. On a voulu nous faire passer pour un parti islamiste. Or, nous n'avons aucune vocation à légiférer en matière religieuse. Nous demandons juste le droit de porter le voile, par exemple, lors de sorties scolaires, ou encore au sein d'un amphithéâtre à l'université, sans en être exclu.
Quelles sont vos ambitions désormais ?
Nous comptons toujours nous développer. On a tiré les leçons de ces rétractions et cela nous donne envie de persévérer. Nous avons des adhérents et nous présenterons des listes aux élections régionales, et plus généralement à toutes les élections françaises, à part à la présidentielle. Nous tenons à rassurer les partisans de Houellebecq, nous ne visons pas l'Elysée.
Comment comptez-vous faire face à ces problèmes de financement à l'avenir ?
On va travailler à partir des cotisations, en faisant appel aux dons aussi. Pour les élections régionales, nous anticiperons, nous bloquerons des fonds à l'avance. Et puis, on va aussi travailler notre communication en développant davantage le dialogue sur le terrain. On va créer des outils de communication via les sections locales. Pour ces départementales, nous avons compté uniquement sur les médias. Or, cela a desservi notre parti parce que nos propos ont parfois été déformés. Nous allons donc aussi nous appuyer sur les réseaux sociaux. Cela peut être très utile.
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