Législatives 2024 : à Bondy, l'appel de Kylian Mbappé "contre les extrêmes" a été entendu par des électeurs "toujours pas complètement concernés"
Un début de compétition pas tout à fait comme les autres. La dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président de la République Emmanuel Macron après la victoire du Rassemblement national aux élections européennes, le 9 juin, s'est soudainement invitée au cœur de la vie de l'équipe de France de football en Allemagne, éclipsant les enjeux immédiats du premier match de l'Euro 2024.
Après la déclaration de Marcus Thuram samedi, appelant "à se battre pour que le RN ne passe pas", le capitaine des Bleus, Kylian Mbappé, s'est positionné, lui, dimanche "contre les extrêmes et les idées qui divisent". Avant de confier espérer être "encore fier de porter le maillot le 7 juillet", au second tour du scrutin.
"On a peur"
Dans sa ville natale de Bondy, en Seine-Saint-Denis, le message semble être passé : près de la mairie et des panneaux électoraux sans affiche, Miloud se mord les lèvres. Il confie s'être abstenu aux élections européennes, comme 61 % des électeurs ici. "C'est une erreur que j'ai fait ! Là, vu comment ça se passe, je vais voter le 30 juin. Ce n'est pas par rapport à Mbappé, mais par rapport à tout ce qui se passe. Franchement, au début, je m'en foutais. Même les élections présidentielles, je n'ai pas voté, puisque je ne voyais aucun changement par rapport à tous les présidents qu'on a eus. Mais là, on voit de plus en plus que l'extrême droite monte de plus en plus. Les gens sont de plus en plus racistes, ils n'aiment pas les arabes, n'aiment pas les noirs... Et on a peur", souffle-t-il.
A côté, sur le parvis, trois jeunes jouent au foot : oui, ils ont entendu Mbappé. Et oui, ils vont aller voter, "même si on ne se sent toujours pas complètement concernés", avouent les trois copains, qui se sentent un peu déconnectés de la politique. "Beaucoup de jeunes se sont sentis abandonnés. Par exemple, certains n'ont pas assez de moyens pour poursuivre leurs études, sans avoir besoin de travailler à côté, ce qui leur fait souvent rater leurs études à cause de ça...", regrette Nassim.
Ils évoquent à plusieurs reprises le sentiment que leurs votes n'auront pas d'effet concret sur leur vie. Pourtant, le message est bien passé : "Les joueurs de foot ont raison : allez voter ! C'est très important", martèle Anakin. Mais d'ici là, il y a d'autres priorités : les Bleus entament l'Euro 2024 face à l'Autriche, lundi soir à 21h. Et ces jeunes ne veulent plus parler politique.
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