Législatives 2024 : entre "pénurie de papier" et renfort de main-d'œuvre, des élections à "s'arracher les cheveux" pour les imprimeurs
"C'est à s'arracher les cheveux". Le délégué général de l'Union nationale des industries de l'impression et de la communication (Uniic), Pascal Bovéro, raconte lundi 17 juin sur France Inter comment les imprimeurs s'organisent en vue des législatives anticipées. Bulletins de vote et autres professions de foi doivent être livrés en préfecture "mardi à 18 heures ou parfois ce [lundi] soir". S'il y a "un risque" pour les professions de foi, il "ne doute absolument pas" que les bulletins de vote arriveront à temps. "C'est un élément central", rappelle-t-il.
Il n'empêche, la tâche est colossale. "Il y a 49 millions d'électeurs", pose-t-il d'abord. Ce nombre, "il faut multiplier par deux, parce que vous avez un bulletin de vote qui est envoyé chez le citoyen [dans les enveloppes de propagande électorale] et un qui va dans les bureaux de vote". Enfin, il faut y ajouter "une marge de sécurité de 10%" pour obtenir le nombre de bulletins requis.
Incertitude sur la prise en charge des heures sup par l'État
Pascal Bovéro se souviendra longtemps de ces législatives surprises. "D'habitude, les dates sont programmées bien à l'avance. Pour une élection en mai, on commence à négocier [les quantités par circonscription, par exemple] en février", pointe-t-il. Cette fois-ci, il y a eu "une réunion de concertation avec le ministère de l'Intérieur le 11 juin", soit le mardi d'après la dissolution.
"Ça a chauffé d'autant plus qu'il y a une petite pénurie de papier", explique-t-il. Résultat, les imprimeurs ont dû "prioriser, tout d'un coup, cette mission, en décalant des travaux privés qu'ils risquent de perdre". Pour faire face, il a fallu "embaucher des intérimaires", difficiles "à trouver", et "faire revenir des salariés pour travailler la nuit".
"Les équipes de nuit sont sur-rémunérées, ce qui est tout à fait logique", précise-t-il. Or, il n'a "aucune certitude sur la prise en compte des hausses papetières et des hausses de coûts sociaux, intérim et les heures supplémentaires" dans les "tarifs de remboursement décidés par l'État". Selon lui, "ils sont restés gelés à 2022".
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