Législatives 2024 : Lionel Jospin compare le Nouveau Front populaire à une "digue" contre une éventuelle vague d'extrême droite
Au tour de Lionel Jospin de livrer son analyse de la situation politique en France et de la dissolution. "Une fois de plus, Emmanuel Macron a décidé seul", regrette notamment l'ancien Premier ministre socialiste dans un entretien au Monde publié dimanche 16 juin. "Le président pouvait se donner le temps de peser les risques qu'il faisait prendre au pays à l'heure où le Rassemblement national progresse", poursuit-il encore, l'accusant d'entraîner les Français "dans sa précipitation", avec une campagne électorale très courte. "Ce n'est pas raisonnable."
"J'invoquerais (...) l’arrogance et la légèreté. Car il ne suffit pas de surprendre pour devenir le maître du jeu."
Lionel Jospin, ancien Premier ministredans "Le Monde"
"Emmanuel Macron est impopulaire. Son parti, Renaissance, n'a pas de véritable existence et va sans doute perdre nombre de députés", analyse encore Lionel Jospin, qui évoque également un "parti de la droite classique", Les Républicains, "en pleine crise, sous l'effet de la désertion de son président, l'indécent Monsieur [Eric] Ciotti."
"Le Nouveau Front populaire est une des digues contre lesquelles peut se briser la vague."
Lionel Jospin, ancien Premier ministredans "Le Monde"
Interrogé sur la formation du Nouveau Front populaire, Lionel Jospin estime que "la gauche fait son devoir" et juge "sain" que La France insoumise, le Parti socialiste, le Parti communiste français et les Ecologistes soient parvenus à trouver un accord, "malgré des divergences connues". "Et je me réjouis que Raphaël Glucksmann, qui vient de faire une belle campagne européenne, ne soit pas resté à l'écart", ajoute-t-il.
Le Rassemblement national "est tout aussi dangereux que son devancier", estime par ailleurs Lionel Jospin. "C'est le parti d'un clan. Il est nationaliste, xénophobe, et nombre de ses propositions heurtent nos principes républicains." L'ancien Premier ministre socialiste estime qu'il n'est "pas nécessaire d'invoquer le fascisme pour mettre en garde contre le Rassemblement national". Mais le fait "que ce mouvement se 'respectabilise' et avance masqué ne l'empêche pas d'être dangereux".
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