Législatives 2024 : "Quoi qu'il en coûte, on ne collabore pas avec la haine", alerte Lilian Thuram

À deux jours du premier tour des législatives anticipées, l'ancien international de football, et militant des droits humains appelle sur France Inter à voter "contre l'extrême droite".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Lilian Thuram, footballeur international Champion du monde 1998 . Image d'illustration. (DANIEL FOURAY / MAXPPP)

Lilian Thuram, ancien footballeur de l'Équipe de France, très engagé dans la lutte contre le racisme, se dit surpris "qu'on prenne conscience" seulement aujourd'hui d'une parole désinhibée sur le racisme et l'antisémitisme pendant la campagne législative, car "ça fait très très longtemps qu'on dit qu'il y a du racisme" en France. Il constate qu'effectivement "à partir du moment où le Front national a l'impression d'avoir le pouvoir, ça libère la violence."

Pour l'ancien footballeur, "il suffit de regarder l'actualité. Vous allez voir qu'effectivement, les personnes qui ont cette violence en elle l'expriment librement aujourd'hui, et c'est extrêmement dangereux. Alors imaginez demain lorsqu'ils seront au pouvoir ! Je pense qu'il faut prendre les choses vraiment très très au sérieux. Et je pense que malheureusement, pendant des années, on a nié le racisme du Front national. Le Front national est un parti où il y a une haine anti-musulmane extrêmement profonde et ça on le sait"

"Certains politiques légitiment le discours du Front National"

Lilian Thuram dénonce "le rôle de certains médias qui normalisent le discours raciste" et "le rôle aussi de certains politiques qui légitiment le discours du Front national", comme responsable de cette libération de la parole raciste. Il appelle donc à "résister à cette violence-là" et à ne pas y "collaborer". "Donc il faut vraiment demander aux citoyens et citoyennes d'aller voter contre le Front national, contre l'extrême droite", ajoute le fondateur de la fondation Lilian Thuram-Éducation contre le racisme.

"Il ne faut pas être indifférent. Je ne suis pas musulman, mais je peux dire ouvertement qu'il y a un racisme anti-musulman très puissant de la part du Front national. Je ne suis pas homosexuel, c'est exactement la même chose, c'est-à-dire qu'il y a des discours extrêmement homophobes et je pense qu'aujourd'hui, malheureusement, nous sommes dans une société où parfois nous sommes indifférents à l'autre", ajoute-t-il, "moi, j'ai toujours dit à mes enfants qu'on ne collabore pas avec la haine. Quoi qu'il en coûte, on ne collabore pas avec la haine."

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