Gabriel Attal, Aurore Bergé, Gérald Darmanin... Les membres du gouvernement ont-ils été élus ou battus au second tour des élections législatives ?

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
En tout, 19 membres du gouvernement, dont le premier d'entre eux, Gabriel Attal, étaient encore en lice pour le second tour des élections législatives anticipées, le 7 juillet 2024, contre 24 au premier tour. (GETTY IMAGES / AFP / SIPA / HELOISE KROB / FRANCEINFO)
Pour le scrutin de dimanche, 19 ministres ou secrétaires d'Etat restaient en lice, après le retrait de cinq d'entre eux, arrivés en troisième position au premier tour. Seuls deux ont été battus.

Cinq d'entre eux ont abandonné la course pendant l'entre-deux tours. En tout, 19 membres du gouvernement, dont le premier d'entre eux, Gabriel Attal, étaient encore en lice pour le second tour des élections législatives anticipées, dimanche 7 juillet, contre 24 au premier tour. Entre-temps, les cinq ministres ou secrétaires d'Etat arrivés en troisième position dans des triangulaires avec le Rassemblement national se sont désistés. Parmi leurs collègues mieux positionnés ou qualifiés dans des duels, lesquels ont été élus ou battus ? Franceinfo récapitule leurs résultats, dévoilés au fil de la soirée.

Les ministres vainqueurs dans des duels

Le Premier ministre Gabriel Attal a gagné avec 58,23% des voix dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, où il est élu depuis 2017. Arrivé en tête au 1er tour avec 43,85% des voix, il affrontait celle qu'il avait battue en 2022, la socialiste Cécile Soubelet. La candidate investie par le Nouveau Front populaire a recueilli 41,77% des suffrages, dimanche 7 juillet, contre 35,53% une semaine plus tôt.

Toujours dans les Hauts-de-Seine, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui se présentait dans la 9e circonscription, en remplacement du député sortant Emmanuel Pellerin, épinglé pour consommation de stupéfiants, remporte haut la main l'élection avec 72,63% des voix dans un duel face à la candidate écologiste Pauline Rapilly Ferniot (27,37%).

Dans la 8e circonscription du même département, la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, sort gagnante du duel qui l'opposait à la candidate du Nouveau Front populaire, la socialiste Salomé Nicolas-Chavance (37,56%), avec 62,44% des voix. Elle la devançait au 1er tour avec 39,91% des suffrages contre 30,30% pour la candidate d'union de la gauche.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, conserve son fief de la 10e circonscription du Nord avec 61,37% des suffrages face au candidat du Rassemblement national, Bastien Verbrugghe (38,63%). Arrivé en tête du 1er tour avec 36,03% des suffrages, l'ancien maire de Tourcoing a bénéficié du désistement de la candidate de la gauche, Leslie Mortreux.

A Paris, Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, s'impose dans la 12e circonscription de la capitale avec 65,2% des voix face à Céline Malaisé (34,8%), la candidate du Nouveau Front populaire. Elle était arrivée en tête au premier tour avec 39,36% des suffrages contre 28,96% pour sa rivale communiste.

Dans la 1re circonscription du Loir-et-Cher, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, est réélu avec 60,2% des voix dans le duel qui l'opposait à la candidate du RN, Marine Bardet (39,8%). Le deuxième tour s'annonçait serré puisqu'il avait récolté 34,56% des suffrages au 1er tour, derrière sa rivale d'extrême droite (35,22%).

Dans la 5e circonscription de Seine-et-Marne, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Franck Riester, arrivé en deuxième position au premier tour (31,43%), a bénéficié au second tour du désistement de l'insoumise Laurie Caenbergs, la candidate du Nouveau Front populaire, pour s'imposer face au candidat RN-LR Philippe Fontana. Il recueille 54,4% des suffrages, contre 45,6% pour son rival. Ce dernier était arrivé en tête (avec 41,77%) au premier tour.

Dans la 2e circonscription, le ministre délégué chargé de la Santé, Frédéric Valletoux, sous l'étiquette du parti Horizons, a également échappé à la triangulaire au second tour grâce au retrait de la candidate du Nouveau Front populaire, l'insoumise Nour Benaïssa-Watbot (23,70% au premier tour). Il obtient ainsi 59,95% des voix devant la candidate RN Ivanka Dimitrova (40,05%), qui était arrivée en tête au premier tour.

Le ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, élu depuis 2017 dans l'Eure-et-Loir, garde son siège avec 60,59% des voix dans la 1re circonscription face à la candidate RN Emma Minot (39,41%). Il avait terminé deuxième au premier tour, avec 32,89% des voix, mais le candidat de gauche, Jean-François Bridet (24,05%), s'était désisté.   

La ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, candidate pour la première fois à des élections législatives, dans la 2e circonscription du Pas-de-Calais, décroche un siège à l'Assemblée avec 55,84% des voix. Là encore, le candidat NFP, Alexandre Cousin, avait retiré sa candidature pour faire barrage au candidat RN Alban Heusèle, arrivé en tête au premier tour.  

Dans la 2e circonscription des Côtes-d'Armor, le secrétaire d'Etat chargé de la Mer et de la Biodiversité, Hervé Berville, élu depuis 2017, a profité du retrait du candidat écologiste du Nouveau Front populaire, Jérémy Dauphin. Arrivé en tête au premier tour avec 33,61% des voix, il a recueilli 63,63% des suffrages contre le candidat du RN, Antoine Kieffer (36,37%), au second tour.   

La secrétaire d'Etat en charge du Numérique, Marina Ferrari, candidate dans la 1re circonscription de Savoie sous la bannière MoDem, est élue avec 58,08% des voix contre la candidate LR-RN, Typhanie Degois, ancienne députée macroniste (41,92%). Là encore, la candidate communiste du NFP, Christel Granata, s'était retirée après être arrivée en troisième position au 1er tour (22,93%). 

Dans la 2e circonscription des Yvelines, Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l'Europe, étiqueté MoDem, l'emporte largement en récoltant 72,69% des suffrages exprimés, face au candidat RN Gaetan Brault (27,31%). Jean-Noël Barrot était arrivé en tête (avec 35,01%) au premier tour.  

Dans la 1re circonscription des Français établis hors de France, qui regroupe le Canada et les Etats-Unis, le ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure, transforme l'essai avec 54,25% des suffrages récoltés face à l'écologiste, Oussama Laraichi (45,75%), investi par le Nouveau Front populaire.

Les ministres élus dans des triangulaires

Dans les Yvelines, la ministre en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, récupère son siège de députée avec 49,05% des voix à l'issue d'une triangulaire dans la 10e circonscription, qui l'opposait au candidat RN Thomas du Chalard (32,19%) et au candidat du NFP Cédric Briolais (18,76%). Ce dernier, arrivé en troisième position avec 22,4% des voix au premier tour, avait maintenu sa candidature, estimant que le risque de victoire du RN était "négligeable".

La ministre des Relations avec le Parlement, Marie Lebec, était elle aussi confrontée à une triangulaire dans la 4e circonscription des Yvelines, dont elle sort gagnante avec 50,67% des voix face à la candidate du NFP, Céline Bourdon (26,97%) et au candidat RN-LR Jean-François Mourtoux (22,35%). La ministre était arrivée largement en tête au premier tour avec 41,24% des voix.

Thomas Cazenave, le ministre délégué en charge des Comptes publics, arrivé en tête au 1er tour dans la 1re circonscription de Gironde, sort gagnant d'une triangulaire avec 43,2% des voix contre l'écologiste Céline Papin (35,94%) et le candidat RN Bruno Paluteau (20,86%). Dans Le Monde, la représentante du Nouveau Front populaire avait accusé le ministre de se servir du scrutin comme "d'un marchepied pour sa candidature à la mairie de Bordeaux en 2026".

Les ministres battus

Dans la 3e circonscription de la capitale, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, est vaincu avec 46,41% des voix contre l'écologiste Léa Balage El Mariky (53,59%), investie par le Nouveau Front populaire. Cette dernière avait obtenu 46,15% au premier tour, loin devant le ministre (33,99%).

Dans la 5e circonscription de Loire-Atlantique, la ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles, Sarah El Haïry, étiquetée MoDem, n'est pas parvenue à s'imposer avec 37,38% des voix à l'issue d'une triangulaire l'opposant au socialiste Fabrice Roussel (39,91%), déjà en tête au premier tour, et au candidat LR-RN Bruno Comby (22,7%).

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