Infographies Elections législatives 2024 : âge, genre, CSP... Visualisez le nouveau visage de l'Assemblée nationale en quatre graphiques

Article rédigé par Léa Prati
France Télévisions
Publié
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Les députés de la nouvelle législature se lèvent dans l'hémicycle avant l'élection à la présidence de l'Assemblée nationale, le 18 juillet 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Après le scrutin du mois de juillet, la nouvelle composition sociologique de l'Assemblée nationale s'avère très similaire à celle de la législature précédente.

Un homme de près de 50 ans, réélu et cadre de la fonction publique : voici le profil type du nouveau député. Jeudi 18 juillet, les onze groupes parlementaires ont déposé au secrétariat général de la présidence de l'Assemblée nationale une déclaration politique signée de leurs membres et apparentés. Ces documents, qui marquent l'ouverture de la nouvelle législature, définissent la composition finale de la chambre basse.

Publiés sur le site de l'Assemblée nationale, ce vendredi, ils ont permis à franceinfo de tirer le portrait des représentants des Françaises et Français, qui doivent siéger dans l'hémicycle jusqu'aux prochaines élections législatives, prévues en 2029.

Près des trois quarts des élus étaient déjà députés

"La composition sociologique de la nouvelle Assemblée nationale diffère très peu de celle de la précédente législature. Et pour cause, ce sont 73% des députés qui ont été réélus", explique Martial Foucault, professeur des universités à Sciences Po Paris et ancien directeur du Cevipof. Il s'agit du taux de réélection le plus élevé de la Ve République. "Dès lors, il était difficile d'attendre un profond renouvellement de la chambre basse", ajoute-t-il. Aux élections législatives de 2022, le taux de réélection des députés sortants s'élevait à 47%.

Parmi les 577 députés, 76 ont été élus dès le premier tour, dont 68 sortants. C'est quinze fois plus qu'en 2022, où ils n'étaient que cinq : Alexis Corbière, Danièle Obono, Sophia Chikirou et Sarah Legrain, élus alors sous l'étiquette LFI et Yannick Favennec-Bécot, candidat du camp présidentiel. Ce décalage est notamment une conséquence de la forte hausse de la participation, qui a aidé les candidats à remplir un des deux critères pour l'emporter au premier tour : recueillir les voix d'au moins un quart des inscrits de leur circonscription.

Leur âge moyen s'élève à 49 ans et 7 mois

La moyenne d'âge des nouveaux députés tutoie la cinquantaine : 49 ans et 7 mois, selon le site de l'Assemblée nationale. Ce chiffre est en hausse par rapport aux précédentes années. En 2017 et 2022, l'âge moyen était de 48 ans et 10 mois. "Compte tenu du nombre de sortants réélus, ce vieillissement n'est guère surprenant et confirme que les nouveaux élus sont plus jeunes en moyenne de 2 ans par rapport aux sortants", souligne Martial Foucault.

Le benjamin de l'hémicycle est le député RN des Ardennes Flavien Termet, âgé de 22 ans. Né le 29 janvier 2002, le nouveau député frôle le record absolu. Seuls Louis Boyard (LFI) et Tematai Le Gayic (Tavini Huiraatira) étaient plus jeunes lors de leur élection en 2022, à 21 ans.

De l'autre côté de la pyramide des âges, le doyen de l'hémicycle reste José Gonzalez, 81 ans. Membre du RN depuis 1977, l'élu des Bouches-du-Rhône détenait déjà ce statut lors de la précédente législature, sa première. C'est lui qui a présidé jeudi la séance inaugurale, et qui a pris la parole pour un discours liminaire, comme le prévoit le règlement intérieur de l'Assemblée.

Dans le détail, La France insoumise détient le record de jeunesse avec une moyenne d'âge de 42 ans. Juste derrière, on trouve le micro-parti d'Eric Ciotti, A droite, dont la moyenne d'âge est de 45 ans et demi parmi ses 16 députés, suivi par le groupe Ecologiste et social, avec une moyenne de 47 ans et demi. A l'inverse, les deux groupes ayant la moyenne d'âge la plus élevée sont Liot, (presque 58 ans), et Les Démocrates (55 ans et demi).

Plus d'un tiers sont des femmes, une part en léger recul

La nouvelle Assemblée nationale se compose de 208 femmes (36%) et de 369 hommes (64%), en recul par rapport à la précédente législature (37,3%). Cette diminution s'inscrit dans une tendance générale à la baisse depuis 2017. Le recul de la parité peut être attribuée, en partie, aux délais restreints dont disposaient les partis pour présenter des candidats lors de ces élections législatives anticipées.

"On observe une tendance selon laquelle plus les députés se situent à droite de l'échiquier politique, plus la part des femmes est restreinte", avance également Martial Foucault. Le groupe d'Eric Ciotti affiche 25% de femmes, tandis que Les Républicains en comptent 29,8%. Quant au RN, il comptabilise 33,3% de députées dans ses rangs. A l'inverse, les groupes qui respectent le mieux la parité sont le groupe Ecologiste et social avec 18 femmes (47,4%) et 20 hommes ainsi qu'Ensemble pour la République (41,4%)

Une majorité appartient aux CSP+

L'Assemblée nationale est majoritairement composée à 60% d'élus appartenant à la catégorie des cadres et des professions intellectuelles supérieures, selon la classification de l'Insee. Les cadres représentent pourtant seulement 21,6% de la population française en emploi, selon ce même institut. "La chambre basse est loin du concept de représentation miroir de son corps social puisque que les représentés et les représentants ne partagent pas les traits culturels, sociaux et géographiques", estime Martial Foucault. Les ouvriers sont ainsi pratiquement absents de l'hémicycle, avec moins de 1% des députés, alors qu'ils constituent 19,1% de la population, selon l'Insee. Pour le politologue, "seul un tirage au sort pourrait permettre de se rapprocher du visage réel de la population."

Au Rassemblement national, 58,7% des députés sont des CSP+. Du côté d'Ensemble, les cadres et professions intellectuelles supérieures représentent 66,7% des députés. Ce taux monte jusqu'à 76,3% pour le groupe Ecologiste et social et 78,8% pour les Socialistes. Bien que le taux de CSP+ reste élevé pour La France insoumise-NFP (58,3%), c'est le groupe qui compte le plus de diversité dans ses rangs. En effet, on retrouve 13,9% d'employés, 15,3% de professions intermédiaires et 4,2% d'ouvriers. C'est le seul groupe, avec le RN (2,4%), qui a fait élire des députés issus du monde ouvrier.

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