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Législatives 2022 : en difficulté dans l'Essonne, Amélie de Montchalin mise sur le porte-à-porte et oppose "deux visions de la France"

La ministre de la Transition écologique est arrivée en deuxième position lundi, près de sept points derrière Jérôme Guedj, le candidat de la Nupes. Face aux habitants de la 6e circonscription, elle décrit son adversaire comme "en dehors de nos institutions".

Article rédigé par franceinfo - Claire Leys
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Les affiches de campagne d'Amélie de Montchalin, candidate Ensemble ! aux législatives dans la 6e circonscirption de l'Essonne, ici à Morangis, lundi 13 juin 2022. (CLAIRE LEYS / RADIO FRANCE)

Installée à la terrasse d'un restaurant de la commune de Morangis (Essonne), l'équipe d'Amélie de Montchalin prépare le plan de bataille de cette ultime semaine de campagne, lundi 13 juin. Sur la table, à côté des plats, les ordinateurs et les carnets sont sortis afin de planifier le porte-à-porte. C'est la première arme pour récolter des voix dans cette 6e circonscription de l'Essonne où la ministre de la Transition écologique et candidate d'Ensemble ! (majorité présidentielle) a recueilli 31,46% des voix lors du premier tour des élections législatives, loin derrière le candidat de la Nupes, Jérôme Guedj (38,31%).

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L'opération commence juste après le repas : "Je viens vous parler quelques minutes des élections législatives", lance Amélie de Montchalin avec un ton plus proche du discours que de la conversation de pallier. Les portes ne s'ouvrent pas à chaque fois. Françoise, 84 ans, accepte de discuter et tract en mains, elle prévient : frapper à la porte, ce n'est pas une recette miracle pour obtenir sa voix. "Pour moi, ça ne compte pas. Je voterai pour qui j'ai envie de voter. Ce n'est pas ça qui fait la différence pour moi".

"On les voit uniquement le dimanche"

Elle qui perdrait son poste de ministre en cas de défaite le 19 juin, la candidate Ensemble ! y croit. Amélie de Montchalin veut convaincre et discréditer son adversaire de gauche, Jérôme Guedj : "C'est deux visions, au fond, de la France qui s'affrontent. Une vision républicaine et une autre qui, clairement, se situe en dehors de nos institutions, qui cherche à les affaiblir. Moi, je me présente, j'échange et en échangeant et en présentant, mon but est qu'on puisse faire la vérité sur les conséquences que chacun des votes aurait dans la vie quotidienne."

Ces échanges avec la population, il fallait les initier plus tôt, estime Michel, un habitant de Morangis. Ces dernières semaines, il n'a pas souvent vu les militants de la majorité : "On les voit uniquement le dimanche sur la place du marché, c'est tout. Je sais pour qui je vais voter, quand même. Je ne souhaiterais pas la Nupes comme député." Tout sauf l'union de la gauche, ajoute Michel, même s'il reconnaît que les militants de la Nouvelle union populaire écologique et sociale sont plus visibles dans la circonscription. De quoi faire sourire Hugo, membre de l'équipe de campagne de Jérôme Guedj, le candidat de la Nupes. Le militant se dit, non sans ironie, "très content que la majorité présidentielle et Amélie De Montchalin découvrent aussi les actions de terrain cette semaine". 

La Nupes dénonce des "propos outranciers"

Hugo voit bien que la candidate de la majorité opte, sur le terrain comme sur les plateaux de télé, pour une tactique très offensive vis-à-vis de l'alliance de gauche, n'hésitant pas à évoquer le risque d"une ruine du pays". Selon elle, la Nupes se résume à "l'anarchie, le désordre et la soummission". "Les propos outranciers de madame de Montchalin sont assez surprenants, observe Hugo. Et en même temps, pas tant que ça. Parce qu'en réalité, à chaque fois que la gauche a proposé du progrès social, que ce soit la Sécurité sociale, les 35 heures, la droite a toujours dit que c'était irréalisable, qu'on vendait du rêve, que c'était de la poudre aux yeux. Et au final, aujourd'hui, c'est des grands acquis sociaux pour lesquels on est tous prêts à se battre."

Dans ce duel entre le socialiste et la ministre, les deux camps ont au moins un objectif commun : faire baisser l'abstention.

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