Législatives 2024 : Gérald Darmanin dit craindre "des troubles extrêmement graves à partir de septembre"

Sur franceinfo, le ministre de l'Intérieur affirme que, selon les services de renseignement, "ultra gauche et ultra droite peuvent profiter des résultats définitifs des élections pour semer une forme de chaos".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un CRS de dos à Toulouse (Haute-Garonne), le 5 février 2024. (ANTOINE BERLIOZ / HANS LUCAS / AFP)

"Je pense qu'à partir de septembre-octobre, nous connaîtrons des troubles extrêmement graves", avertit vendredi 28 juin sur franceinfo Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur à deux jours du premier tour des élections législatives anticipées. Il se dit "inquiet pas tellement le soir des scrutins, même s'il peut y avoir des troubles, mais c'est la rentrée sociale".

Le ministre affirme que, selon les services de renseignement, "le soir du premier tour et sans doute le soir du second tour à l'annonce des résultats définitifs, ultragauche et ultra-droite peuvent en profiter pour semer une forme de chaos".

Dans une circulaire, datée de mardi 25 juin, dont franceinfo a eu connaissance, Gérald Darmanin met en garde les préfets "dans un contexte marqué par plusieurs risques sécuritaires" et craint des "actions de déstabilisation ciblées". Dans cette circulaire de dix pages, le ministre liste les règles et recommandations permettant d'assurer "la sécurité d'ensemble du processus électoral". Cette circulaire énumère ainsi la sécurité des sites sensibles, la lutte contre les manipulations d'information, la sécurité des listes électorales et des procurations, celle des bulletins de vote ainsi que des bureaux de vote, mais aussi les cas de manifestations la veille et le jour du scrutin. Ces manifestations, est-il précisé, "ne devront pas être le support de propagande électorale", ni "troubler l'ordre public".

Si au cours de ces manifestations, "les interdictions prévues dans le code électoral n'étaient pas respectées ou si cette manifestation avait une incidence sur le scrutin, il appartiendrait au juge de l'élection d'apprécier l'impact des événements sur les élections lors d'un éventuel contentieux post électoral". La circulaire rappelle qu'"en cas de manifestations le jour du scrutin, une décision du Conseil constitutionnel a conduit à l'annulation du scrutin dans le cas où une manifestation organisée par le parti dont les candidats avaient été élus s'est tenue, le jour même du scrutin, à proximité immédiate et à l'entrée des bureaux de vote". "Cela a été regardé par le juge des élections comme une manœuvre pour faire pression sur les électeurs de nature à porter atteinte à la sincérité du scrutin", conclut la circulaire.

"Une fin d'année extrêmement difficile"

Sur franceinfo, Gérald Darmanin se montre toutefois plus préoccupé par le mois de septembre. Il craint en effet que si "l'extrême gauche ou l'extrême droite" arrive au pouvoir, des "programmes démagogiques économiques" seront mis en place cet été et vont "faire en sorte que la France va être attaquée sur les marchés financiers".

Gérald Darmanin affirme que "les troubles extrêmement graves" proviendront de "ceux qui n'aiment pas police, l'extrême gauche, et ceux qui vont débrider les personnes violentes, l'extrême droite". Ces violences "plus les démagogies, plus la ruine économique de notre pays", vont entraîner la France vers "une fin d'année, si nous devions perdre, extrêmement difficile", a-t-il affirmé.

Soirée xénophobe à Rouen

Par ailleurs, Gérald Darmanin annonce sur franceinfo qu'il "va investir les services d'enquête du ministère de l'Intérieur", alors que le maire socialiste de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol a pris un arrêté interdisant la soirée xénophobe "Les étrangers dehors", prévue dans un bar identitaire de la ville ce vendredi soir. Dès lundi, le maire de Rouen en appelait à Gérald Darmanin, lui demandant de dissoudre l'association organisatrice de cette soirée. Le ministre de l'Intérieur précise qu'une dissolution peut prendre "plusieurs semaines".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.