Législatives : le FN recueille 13,9% des voix et obtiendrait 1 à 5 députés, insuffisant pour former un groupe parlementaire, selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria
Le parti de Marine Le Pen a fait moins bien qu'espéré, dimanche, lors du premier tour des élections législatives.
Le Front national parviendra-t-il à obtenir au moins 15 députés, le seuil minimum nécessaire pour former un groupe parlementaire à l'Assemblée ? A priori, le pari est perdu. Dimanche 11 juin, jour du premier tour des élections législatives, le parti de Marine Le Pen a recueilli 13,9% des voix et pourrait ne glaner que 1 à 5 sièges, loin de son objectif initial, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France*.
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Quel était l'objectif ?
Depuis le résultat plutôt décevant de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle (33,9% des voix), les leaders frontistes ont revu leurs ambitions à la baisse. Alors qu'il y a quelques semaines, ils prédisaient un record absolu en tablant sur une quarantaine d'élus, le ton était tout autre, à la mi-mai.
Lors de la présentation des 577 candidats à la presse, le directeur de campagne du FN pour les législatives, Nicolas Bay, était resté très prudent sur l'objectif du nombre de sièges à l'Assemblée. En cause : l'afflux de personnalités de droite qui n'a pas eu lieu et l'absence d'accord avec le parti de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France.
Quel est le score obtenu ?
Au premier tour de ces législatives, le Front national obtient 13,9% des suffrages, un score certes légèrement meilleur qu'en 2012, mais en dessous du résultat de la présidentielle. Il y a cinq ans, le parti créé par Jean-Marie Le Pen avait obtenu 13,6% des voix au niveau national et obtenu deux sièges.
Où sont enregistrés les meilleurs scores ?
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Quels sont les résultats des principaux ténors ?
Marine Le Pen se place en bonne position dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Elle arrive en tête avec 46,02% des suffrages , loin devant Anne Roquet, la candidate de La République en marche (16,43%), Philippe Kemel le candidat du Parti socialiste (10,83%) et Jean-Pierre Carpentier (9,97%), le candidat de La France insoumise. Un bon score, qui lui permettra peut-être de décrocher un siège à l'Assemblée. En 2012, la présidente du Front national avait échoué à 118 voix.
Dans la 6e circonscription de Moselle, Florian Philippot, vice-président du FN, est arrivé en tête avec 23,79% des suffrages. Mais le second tour s'annonce délicat pour le candidat d'extrême droite. Christophe Arend, candidat de La République en marche, le talonne avec 22,01% des voix tandis que le candidat des Républicains, Pierre Lang, recueille 16,32% des suffrages. Le candidat de LREM pourrait bénéficier du report d'une partie des voix du candidat LR et de celles du candidat divers gauche, Laurent Kleinhentz, qui totalise 14,75% des voix.
Dans la 2e circonscription des Pyrénées-Orientales, Louis Aliot, également vice-président du FN, décroche de justesse la première place au première tour, avec 30,80% des suffrages, devant la candidate de La République en marche Christine Espert (29,11%) et le député LR sortant, Fernand Siré (13,30%). Entre le report d'une partie des voix de la droite et celles de la gauche, Christine Espert est en meilleure position pour le second tour.
Nicolas Bay, l'un des poids-lourds du FN, échoue à se qualifier pour le second tour dans la 6e circonscription de Seine-Maritime. Avec 22,78% des suffrages, il arrive derrière Philippe Dufour, le candidat de La République en marche (26,87%), et Sébastien Jumel, le maire PCF de Dieppe (22,82%).
Gilbert Collard, qui fait partie des deux seuls députés frontistes à avoir fait leur entrée à l'Assemblée nationale en 2012 avec Marion Maréchal-Le Pen, arrive en tête dans la 2e circonscription du Gard avec 32,27% des voix . Mais il est devancé de peu la candidate par La République en marche, également soutenue par le PS, la torera Marie Sara (32,16%). L'équation s'avère délicate pour le l'avocat frontiste au second tour, qui ne dipose pas d'une réserve de voix significative et pourrait ainsi perdre son siège dans l'hémicycle.
Comment a réagi le parti ?
Les ténors du parti, à commencer par la présidente du FN, Marine Le Pen, ont tous invoqué l'abstention pour justifier ce score décevant. "Cette abstention catastrophique pose la question du mode de scrutin, qui écarte des millions de nos compatriotes des urnes et d'une représentation digne de ce nom", a réagi Marine Le Pen, estimant son mouvement "pénalisé". Faisant malgré tout état de "réserves de voix considérables pour le second tour", elle a appellé les "électeurs patriotes" à se rendre "massivement aux urnes dimanche" 18 juin.
Sur France 2, Florian Philippot a également estimé que le FN avait "payé l'abstention", qui profite davantage aux députés sortant, qui "résistent mieux". Or, le parti d'extrême droite ne compte que deux députés à l'heure actuelle. A l'instar de Marine Le Pen, le vice-président du FN "appelle à la mobilisation générale" pour le second tour.
Quelles sont les perspectives pour le second tour ?
Selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria, le FN peut espérer obtenir entre 1 et 5 sièges, bien loin du seuil des 15 députés qui permettrait au parti d'avoir un groupe parlementaire à l'Assemblée.
*Estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, "Le Point", France 24 et LCP-AN.
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