Législatives : ministres, chefs de parti, personnalités... Qui sont les 30 candidats à suivre les 12 et 19 juin ?
D'Elisabeth Borne à Marine Le Pen en passant par Sandrine Rousseau ou Gérald Darmanin, ils espèrent tous remporter leur circonscription pour apporter une majorité de députés à leur famille politique.
Ils sont en poste au gouvernement, jouent leur avenir politique en vue de l'élection présidentielle de 2027 ou encore tentent de relancer leur carrière : franceinfo vous présente les 30 candidats qu'il faut suivre pour mieux comprendre les enjeux des élections législatives des dimanches 12 et 19 juin.
Damien Abad dans la 5e circonscription de l'Ain
Quel sera l'impact des accusations de viols portées contre Damien Abad, le nouveau ministre des Solidarités, qui brigue de nouveau la 5e circonscription de l'Ain ? Dans ce territoire ancré à droite, où Emmanuel Macron n'a rassemblé que 22,7% des voix au premier tour de la présidentielle et 50,8% au second, la route vers la victoire semblait toute tracée pour le député sortant. Mais avec cette affaire, le transfuge de LR, qui avait été réélu avec 67% des voix en 2017, risque de perdre de précieux points, notamment face à Julien Martinez, le candidat que Les Républicains ont investi contre lui.
Eric Ciotti dans la 1re circonscription des Alpes-Maritimes
Très actif au sein de LR depuis la débâcle de Valérie Pécresse à la présidentielle, Eric Ciotti vise avant tout une réélection dans la 1re circonscription des Alpes-Maritimes, dans laquelle il est élu depuis 2007. Ce baron local de la droite y affronte Anne-Laure Chaintron, le candidate de la Nupes, mais surtout Graig Monetti, jeune adjoint du maire de Nice, Christian Estrosi, qui soutient la majorité présidentielle. Enfin, le finaliste de la primaire LR a le champ libre sur sa droite en l'absence d'un candidat Reconquête !
Olivier Dussopt dans la 2e circonscription de l'Ardèche
Promu ministre du Travail, l'ancien maire PS d'Annonay est candidat à sa réélection dans la 2e circonscription de l'Ardèche. C'est un territoire qu'il connaît bien puisqu'il y a été élu député trois fois depuis 2007. Mais l'investiture par le PS de Michèle Victory, sa suppléante qui a récupéré son siège lors de sa nomination au gouvernement fin 2017, a instauré un climat tendu localement. Cette candidature a finalement été abandonnée au profit de Christophe Goulouzelle, candidat de la Nupes.
Manuel Bompard dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône
Manuel Bompard, futur homme fort de la gauche ? En acceptant d'être candidat dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône pour tenter de succéder à Jean-Luc Mélenchon, l'eurodéputé joue gros pour son avenir politique. En cas de victoire le 19 juin, le stratège des campagnes présidentielles du leader de la France insoumise deviendra logiquement un candidat sérieux pour prendre la suite de son mentor à la tête de LFI.
Elisabeth Borne dans la 6e circonscription du Calvados
Alors que les membres du gouvernement devront démissionner en cas de défaite aux législatives, la Première ministre prend peu de risques de son côté. Candidate dans la 6e circonscription du Calvados, où le chef de l'Etat a dominé les premier et second tours (30,8% et 56,9%) lors de la présidentielle, Elisabeth Borne semble en bonne position pour l'emporter. Alain Tourret, le député LREM sortant, avait été réélu face au FN avec 68,3% en 2017. A gauche, c'est un étudiant de 22 ans, Noé Gauchard, qui porte les couleurs de la Nupes.
Olivier Véran dans la 1re circonscription de l'Isère
L'ancien ministre de la Santé, qui sort renforcé de sa gestion de l'épidémie de Covid-19, est candidat dans la 1re circonscription de l'Isère, qu'il espère à nouveau remporter. La gauche a réalisé de bons scores à la présidentielle (40,7% au total au 1er tour contre 33,5% pour Emmanuel Macron), mais l’ancrage et la notoriété d'Olivier Véran font de lui un favori. En cas de victoire, le nouveau ministre chargé des Relations avec le Parlement devra laisser sa place à son suppléant.
Marc Fesneau dans la 1re circonscription du Loir-et-Cher
Le nouveau ministre de l'Agriculture est candidat à sa réélection dans la 1re circonscription du Loir-et-Cher, dont ce cadre du MoDem reste le grand favori. Dans un territoire macroniste, Marc Fesneau possède un fort ancrage qui lui avait permis d'être élu conseiller régional en 2021. Face à lui, la gauche se présente unie. Au second tour, le ministre pourrait donc affronter Reda Belkadi, le candidat de la Nupes, et ainsi se retrouver dans une situation moins favorable qu'en 2017, lorsqu'il avait battu le FN.
Guillaume Peltier dans la 2e circonscription du Loir-et-Cher
Le transfuge des LR, qui a rejoint Eric Zemmour durant la présidentielle, est candidat à sa succession dans la 2e circonscription du Loir-et-Cher. Mais le vice-président exécutif de Reconquête ! aura face à lui Pascal Bioulac, un candidat investi par son ancienne famille politique. Roger Chudeau, un ex-filloniste portant les couleurs du RN, est également en lice.
Jean-Michel Blanquer dans la 4e circonscription du Loiret
Il fait partie des ministres non reconduits à qui la majorité présidentielle a trouvé une porte de sortie plutôt honorable. Parachuté dans le Loiret, l'ancien recteur d'académie se lance dans sa première campagne électorale. Investi par l'alliance Ensemble !, l'ex-ministre de l'Education nationale, au bilan mitigé, espère pourtant se faire élire dans la 4e circonscription du département, acquise à la droite depuis plus de vingt-cinq ans. Mais Jean-Pierre Door, le député LR très implanté localement, ne se représente pas.
Gérald Darmanin dans la 10e circonscription du Nord
Reconduit dans ses fonctions place Beauvau, Gérald Darmanin est candidat dans une circonscription qu'il connaît bien : la 10e du Nord. Dans ce territoire qui comprend Tourcoing, une ville dont il a été élu maire en 2014 et 2020, le ministre de l'Intérieur est bien implanté. Vincent Ledoux, le député Agir sortant, serait son suppléant et pourrait donc récupérer le siège du ministre en cas de victoire.
Fabien Roussel dans la 20e circonscription du Nord
La candidat du Parti communiste à la présidentielle compte surfer sur sa bonne campagne pour l'emporter dans la 20e circonscription du Nord, aux mains des communistes depuis 1962. Soutenu par la Nupes, il est le seul candidat de gauche dans ce bastion qu'il avait déjà remporté il y a cinq ans. Son principal adversaire sera le Rassemblement national, représenté par Guillaume Florquin, déjà candidat en 2020 aux municipales à Saint-Amand-les-Eaux.
Brigitte Bourguignon dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais
Elle vise un troisième mandat consécutif. La nouvelle ministre de la Santé est candidate dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais, où Marine Le Pen est arrivée loin devant Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle avec 58% des suffrages. Mais Brigitte Bourguignon est une figure politique qui compte localement. Elue municipale à partir de 2001 à Boulogne-sur-Mer puis députée depuis 2012, son implantation locale lui avait permis d'écraser le RN en 2017 (60,8%).
Marine Le Pen dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais
La finaliste de la présidentielle se présente de nouveau face aux électeurs après sa défaite au second tour. Si la victoire dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, dans laquelle Eric Zemmour n'envoie pas de candidat, lui semble acquise (elle a rassemblé 57,5% des suffrages sur l'ensemble du département au 2e tour le 24 avril dernier), Marine Le Pen espère surtout faire élire un maximum de députés à travers tout le pays. L'objectif : constituer un groupe à l'Assemblée pour pouvoir peser politiquement face à Emmanuel Macron.
Stanislas Guerini dans la 3e circonscription de Paris
Le patron de LREM, nommé ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, se représente dans la 3e circonscription de Paris. Dans cet ancien bastion de gauche avant 2017, Emmanuel Macron a obtenu 37% des voix au 1er tour de l’élection présidentielle, contre 42,2% pour l'ensemble des candidats de gauche. Stanislas Guerini, largement élu face à la droite en 2017 (65,5%), avait à l'époque profité des divisons de la gauche. En cas de défaite, il devra quitter le gouvernement.
Julien Bayou dans la 5e circonscription de Paris
Grand artisan des négociations pour son parti avec La France insoumise, le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts est candidat dans la 5e circonscription de Paris. Troisième il y a cinq ans, Julien Bayou compte bien prendre sa revanche. Il affrontera notamment la macroniste Elise Fajgeles. La circonscription est "gagnable" par le patron des Verts, si l'on en croit les scores réalisés à la présidentielle par Jean-Luc Mélenchon, mais aussi Yannick Jadot, qui y double presque son score national.
Clément Beaune dans la 7e circonscription de Paris
Ministre délégué chargé de l'Europe, Clément Beaune se lance pour la première fois dans une campagne électorale. L'ex-secrétaire d'Etat aux Affaires européennes a été investi par Ensemble ! dans la 7e circonscription de Paris, partagée entre le vote Macron et Mélenchon à la présidentielle. La tâche ne sera donc pas simple pour le ministre, opposé à Caroline Mécary, candidate de la Nupes.
Sandrine Rousseau dans la 9e circonscription de Paris
La finaliste de la primaire écologiste a reçu le soutien de la Nupes dans la 9e circonscription de la capitale. Elle sera notamment opposée au député macroniste sortant et réputé proche du régime de Pékin, Buon Tan, et à… Sandrine Rousseau, une homonyme, candidate du Mouvement pour la ruralité.
Olivia Grégoire dans la 12e circonscription de Paris
La nouvelle porte-parole du gouvernement se représente dans la 12e circonscription de Paris. Après avoir battu Philippe Goujon, le député LR sortant, en 2017, elle trouvera sur son chemin le candidat LR Jérôme Loriau et la conseillère régionale communiste Céline Malaisé, investie par la Nupes. A la présidentielle, Emmanuel Macron y avait rassemblé 42,7% des voix au premier tour.
Lamia El Aaraje dans la 15e circonscription de Paris
La députée PS sortante du 20e arrondissement parisien, dont l'élection avait été invalidée à cause d'une fraude de l'un de ses adversaires en 2021, est candidate à sa réélection. Mais la protégée d'Anne Hidalgo et des éléphants du PS comme Lionel Jospin ou Bernard Cazeneuve n'a pas été investie par la Nupes. Elle se présente en dissidente et affrontera Danielle Simonnet, la candidate LFI qu'elle avait battue lors de la législative partielle.
Olivier Faure dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne
Il fait partie des 70 candidats socialistes "sauvés" lors de l'accord entre les différentes forces de gauche composant la Nupes. Le premier secrétaire du Parti socialiste brigue un nouveau mandat de député dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne. Un bastion électoral qu'il détient depuis 2012 et qu'il a de grandes chances de remporter face à des candidats LREM et LR au poids politique limité.
François Ruffin dans la 1re circonscription de la Somme
Le député LFI est candidat à sa réélection dans la 1re circonscription de la Somme sous l'étiquette Nupes. Après un premier mandat qui l'a propulsé sur la scène nationale, François Ruffin compte remporter ce nouveau scrutin législatif pour s'imposer comme le successeur naturel de Jean-Luc Mélenchon en vue de la présidentielle de 2027. Son défi principal dans cette circonscription où l'extrême droite fait de gros scores : mobiliser l'électorat populaire derrière sa candidature face à la jeune conseillère régionale Nathalie Ribeiro-Billet, investie par le RN.
Barbara Pompili dans la 2e circonscription de la Somme
Retour aux sources pour l'ex-ministre de la Transiton écologique. Barbara Pompili est candidate dans la 2e circonscription de la Somme, où elle fut élue en 2012 et 2017. Ancienne cadre d'EELV, elle avait rejoint l'aventure macroniste au printemps 2017 avant d'être investie par le parti présidentiel aux dernières législatives. Dans cette circonscription, Emmanuel Macron est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle avec 33,7% des voix, assez largement devant Jean-Luc Mélenchon (24,6%).
Eric Zemmour dans la 4e circonscription du Var
Le polémiste d'extrême droite joue gros pour l'avenir de son mouvement Reconquête ! Après son échec à la présidentielle, Eric Zemmour veut se relancer dans la 4e circonscription du Var, une terre favorable à sa famille politique. Il affrontera Philippe Lottiaux, candidat pour le RN, et la députée LREM sortante, Sereine Mauborgne. Mais la tâche ne sera pas facile pour Eric Zemmour, qui avait obtenu 14,7% des voix à la présidentielle dans cette circonscription, contre 32,2% pour Marine Le Pen.
Stanislas Rigault dans la 2e circonscription du Vaucluse
A 23 ans, Stanislas Rigault est candidat Reconquête ! dans la 2e circonscription du Vaucluse, avec Marion Maréchal en suppléante. Un parachutage dans un fief détenu par la droite et notamment par le député LR sortant, Jean-Claude Bouchet, qui ne se représente pas. Une mission pas simple pour le jeune candidat, opposé notamment à Bénédicte Auzanot, élue locale du RN, qui compte profiter de la première place obtenue par Marine Le Pen dans cette circonscription à la présidentielle.
Cédric Villani dans la 5e circonscription de l'Essonne
Elu sous l’étiquette macroniste en 2017, le député sortant de la 5e circonscription de l’Essonne veut rempiler sous les couleurs écologistes de la Nupes. L'ex-dissident LREM dans la course à la mairie de Paris en 2020 joue le match retour face à Paul Midy, le directeur de la campagne municipale ratée de Benjamin Griveaux puis d'Agnès Buzyn. Dans cette circonscription où Emmanuel Macron est arrivé en tête à la présidentielle, le député sortant veut utiliser sa mue écologique comme nouvelle arme politique.
Amélie de Montchalin dans la 6e circonscription de l'Essonne
La ministre de la Transition écologique ne souhaite pas que cette circonscription dans laquelle elle a été élue en 2017 ne rebascule à gauche. Elle avait largement battu la droite en 2017 (61,3%), mais pourait cette fois-ci être opposée au second tour à la gauche unie, renforcée par son bon score au premier tour de la présidentielle (40,4% contre 29,9% pour Emmanuel Macron). La ministre pourrait se retrouver notamment face au candidat de la Nupes Jérôme Guedj, ancien député PS (2012-2014) et ancien président du conseil départemental.
Gabriel Attal dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine
Le nouveau ministre des Comptes publics est sur tous les fronts. A 33 ans, l'ancien porte-parole du gouvernement est candidat dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, dont il est originaire. Un secteur historiquement ancré au centre droit et où la majorité présidentielle avait raflé 60,9% des voix en 2017. Les Républicains ne présenteront aucun candidat face au ministre, qui sera sans doute opposé au second tour à la candidate de la Nupes, Cécile Soubelet.
Clémentine Autain dans la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis
Elue en 2017, la LFI Clémentine Autain remet son titre en jeu dans la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis, avec le soutien de la Nupes. Même si l'ex-candidate à la présidence de la région Ile-de-France est favorite, la candidature dissidente de Virginie de Carvalho, la première adjointe du maire divers gauche de Tremblay, pourrait lui faire perdre de précieux points.
Roxana Maracineanu dans la 7e circonscription du Val-de-Marne
C'est sa première élection sur son nom. Dans cette 7e circonscription du Val-de-Marne, l'ex-ministre des Sports va tenter de succéder au député LREM sortant, Jean-Jacques Bridey, qui ne se représente pas pour raisons de santé. Mais dans cette circonscription où Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête à la présidentielle, la candidate de la Nupes, Rachel Kéké, porte-parole des femmes de chambre grévistes de l'hôtel Ibis Batignolles, risque de bousculer les plans de l'ancienne championne de natation.
Emmanuelle Wargon dans la 8e circonscription du Val-de-Marne
L'ex-ministre déléguée au Logement se présente dans la 8e circonscription du Val-de-Marne sous l'étiquette Ensemble ! et espère déloger le LR Michel Herbillon, élu dans ce territoire depuis 1997. Une campagne qui s'annonce donc difficile pour celle qui est aussi conseillère régionale d'Ile-de-France depuis 2021 et candidate pour la première fois à des élections législatives.
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