"Qu'est-ce qu'il va se passer demain ?" : l'incertitude politique inquiète des patrons d'entreprises françaises

La France n'a toujours pas de nouveau gouvernement : les tractations continuent et risquent de durer, en l'absence d'une majorité claire à l'Assemblée nationale. Des patrons craignent que cette incertitude politique n'impacte l'économie française.
Article rédigé par Lauriane Delanoë
Radio France
Publié
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Des patrons font valoir leur "besoin d'avoir de la régularité". Photo d'illustration (GUILLAUME BONNEFONT / MAXPPP)

La France est toujours sans nouveau gouvernement. Cette incertitude politique est un "aléa majeur" pour l'économie française : c'est le terme employé par l'Insee cette semaine. L'institut de statistique a présenté des prévisions de croissances plutôt rassurantes, à 1,1%, comme l'an dernier, sans pouvoir encore considérer la situation politique du pays. L'absence d'une majorité relative ou absolue après les élections législatives complique la composition d'un nouveau gouvernement durable. La crise actuelle pourrait avoir des conséquences sur l'économie, certains patrons commencent à s'en inquiéter.

"On met tout en pause ?"

Depuis les élections européennes, Cédric Pironneau, directeur général et co-fondateur de SPVIE Assurances, le 5e grossiste sur le marché des assurances, avec 640 collaborateurs en France, en Espagne et au Maroc, constate un ralentissement des affaires. "Ce sont des investisseurs étrangers qui nous interrogent. On a aujourd'hui un fonds d'investissement au capital des entreprises. Ce fonds, on se dit : qu'est-ce qu'il va se passer demain ? Est-ce qu'on attend ? Tous les projets de développement stratégique, on met tout en pause ?"

"On attend de savoir qui sera à la tête de l'Etat et quelle va être la grande ligne de politique économique. Il faut juste que, dans les prochaines semaines, on sache comment ça va fonctionner."

Cédric Pironneau

à franceinfo

Gare ensuite à l'instabilité, prévient Catherine Guerniou, dirigeante de la Fenêtrière, petit fabricant de fenêtres (13 salariés). La cheffe d'entreprise parle d'expérience, après trois belles années de croissance. "Avec les changements au 1er janvier 2024 des aides à la rénovation énergétique, on a eu une chute au premier trimestre de 17%. Donc on est dans une période de vigilance : par rapport à la constitution du prochain gouvernement, on ne peut pas changer les règles tous les six mois. Les entreprises ont besoin d'avoir de la régularité." Membre du comité exécutif de la CPME, (la Confédération des petites et moyennes entreprises), Catherine Guerniou appelle les politiques à prendre leur temps, pour former un gouvernement durable.

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