Témoignages Collaborateurs parlementaires, personnel administratif... Dans les coulisses de l'Assemblée nationale, des centaines de travailleurs de l'ombre

La 17e législature s'ouvre officiellement jeudi avec l'élection du ou de la présidente de l'Assemblée nationale dans l'après-midi.
Article rédigé par Willy Moreau
Radio France
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Les députés vont élire leur président, jeudi. Avant de procéder, pendant trois jours, à une vague de désignations stratégiques, particulièrement incertaines dans un hémicycle très fragmenté. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Les choses sérieuses commencent pour les 577 députés. Ils se réunissent pour la première fois jeudi 18 juillet pour élire le président de l'Assemblée nationale alors que s'ouvre la 17e législature. Mais le travail des parlementaires serait impossible sans une armée de personnes qui travaillent dans l'ombre.

Le bureau exigu de Maxime Sauvage, secrétaire général du groupe Parti socialiste, au deuxième étage d'une aile de la cour centrale : "Je travaille 10 à 15 heures par jour en ce moment, confie-t-il. Les groupes politiques sont des associations et donc je suis en charge, comme directeur, de la bonne gestion administrative, financière et comptable du groupe socialiste et apparentés", explique celui qui dirige une équipe de huit personnes. Depuis les élections, les journées sont denses : "Parce que quand on installe une législature, il y a des choses très nombreuses à faire : répartir les députés dans les commissions, accueillir les députés réélus ou les nouveaux députés et puis c'est évidemment des discussions politiques,  énumère Maxime Sauvage. Et là on est dans une situation politique où il y a beaucoup de discussions autour de Matignon et aussi autour de la présidence de l'Assemblée nationale." 

"Les nouveaux députés ont besoin d'être accompagnés de manière spécifique parce que c'est tout un monde qu'il faut découvrir."

Maxime Sauvage, secrétaire général du groupe Parti socialiste

à franceinfo

Un rôle très politique, confirmé par Ladislas Vergne, secrétaire général délégué du groupe des Républicains, "actuellement, la droite républicaine à l'Assemblée nationale", précise-t-il. Il est énarque et tête pensante, indispensable au moment de voter des lois : "On fait des fiches à destination de nos députés, qui rappellent à la fois ce que contient le texte et des éléments qui vont inspirer leur position de vote, voire guider leur position de vote à chaque texte qui est examiné", détaille Ladislas Vergne. L'idée est de garder un groupe uni, d'animer des réunions hebdomadaires, d'anticiper le calendrier législatif, s'entretenir avec les autres groupes et parler aux journalistes, faire ce qu'on appelle du off, c'est-à-dire donner du contexte aux positions de son groupe.

1 800 collaborateurs parlementaires

Téo Faure, collaborateur parlementaire, accompagne un député, en l'occurrence un écologiste, dans ses missions quotidiennes. "Je travaille beaucoup sur ses relations presse. C'est de la pure communication et de la valorisation de tout son travail. Quand il est en séance, il y a tout un travail de l'ombre pour la construction de déplacements, pour l'écriture d'amendements, ce genre de choses", explique-t-il. Téo Faure fait partie des quelque 1 800 collaborateurs qui dépendent directement de l'élection de leurs députés, le poste est donc précaire. "Quand il y a eu dissolution, on a appris qu'on était licencié mais il faut tout de suite se remettre pour repartir en campagne très, très vite", souligne le collaborateur. De quoi nourrir des vocations, pourquoi pas devenir député un jour ? Il laisse la porte ouverte, comme Maxime Sauvage. Ladislas Vergne, lui, vient de tenter mais il a échoué aux dernières législatives.

Le reportage de Willy Moreau à l'Assemblée nationale

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