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"Dans une vie, on tombe et on se relève" : à Grenoble, le retour improbable d'Alain Carignon aux élections municipales

L'ancien maire de la ville iséroise dans les années 80 et 90, qui a passé près de deux ans et demi en prison, se représente aux élections municipales de mars 2020.

Article rédigé par Simon Le Baron - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'ancien maire de Grenoble Alain Carignon, lors d'un discours le 8 septembre 2018. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

"Dans une vie, on tombe, on chute, on se relève. Ce qui est important, c'est quelles conséquences et quelles leçons on tire de ces chutes", analyse Alain Carignon. Ancien maire de Grenoble entre 1983 à 1995, ancien ministre de Jacques Chirac et Édouard Balladur, condamné en 1996 pour corruption, l'homme est aujourd'hui candidat sans étiquette aux municipales. L’un des retours les plus improbables de la vie politique française.

"Je suis totalement apaisé et si Grenoble n'était pas dans cette situation difficile, je ne serai pas là", affirme l'ancien maire, plus déterminé que jamais, tout en affirmant ne pas être revanchard.

Alain Carignon est l’homme politique français qui a passé le plus de temps derrière les barreaux : 29 mois de prison. Un passé dont l’ex-étoile montante de la droite ferait presque un atout, aujourd'hui. L'ancien élu sait qu’il revient de très loin, alors depuis plus de deux ans déjà, il laboure le terrain sur les réseaux sociaux, sur les plateaux télé et dans les quartiers de Grenoble.

On a habitué les Grenoblois à une certaine médiocrité.

Alain Carignon

à franceinfo

Comme dans ce kebab où il rencontre les personnes du collectif Chérif Boutafa, qui envisage une alliance aux municipales : "C'est un homme d'expérience, qui a vu, qui sait, qui a connu. Avec tous les coups qu'il reçoit et qu'il a reçus, il reste debout. Je trouve que c'est un homme de courage !".

Fantôme et plafond de verre

Un avis loin d’être partagé par tous les Grenoblois :"Beurk, du dégout", répond par exemple cet habitant, quand on lui demande ce qu'il pense d'Alain Carignon. "On ne se représente pas après avoir été condamné."

"C'est vrai que c'est une espèce de fantôme qui revient du passé. Moi je lui conseillerais plutôt de faire une psychanalyse", témoigne cet autre Grenoblois. "C'est assez inenvisageable de voter pour lui", entend-on encore.

"Les Grenoblois n'ont pas la mémoire courte et je pense qu'il aura de toute façon un plafond de verre", affirme pour sa part Émilie Chalas, députée de l’Isère et candidate pour La République en marche.

Je ne crois pas à ce retour fracassant pour un projet nouveau. On ne fait pas du neuf avec de l'ancien.

Émilie Chalas, candidate LREM

à franceinfo

Le maire écologiste Éric Piolle estime que son adversaire est "disqualifié". Comme un pied-de-nez, Alain Carignon assure vouloir être "le premier maire écoresponsable" de Grenoble. Bien décidé à jouer les trouble-fêtes jusqu’au bout. Il le dit lui-même : il n’a plus rien à perdre.

Grenoble : le retour d'Alain Carignon, le reportage franceinfo de Simon Le Baron

Le "bus" des municipales de franceinfo

Quels sont les grands enjeux des municipales ? Jusqu’aux élections de mars 2020, franceinfo fait escale une fois par mois dans une grande ville française.

Première étape à Grenoble, où l'enjeu des mobilités et de la pollution est crucial au vu de sa situation géographique. Autre particularité, la police de sécurité du quotidien, déployée récemment dans la ville, pour faire face à la délinquance. À six mois des municipales, un sondage place le maire actuel, Éric Piolle, largement en tête des intentions de vote. Un scrutin marqué par le retour en politique d'une ancienne figure locale et nationale : Alain Carignon.

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