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Municipales 2020 : en tête des sondages, le maire sortant de Grenoble, Éric Piolle, les regarde avec "beaucoup de détachement"

"Moi, ma façon de prendre le pouls de la ville, c'est d'être dans les cafés", affirme le candidat écologiste.

Article rédigé par franceinfo
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Éric Piolle, le maire EELV de Grenoble. (JADE PEYCHIERAS / FRANCE-BLEU DRÔME-ARDÈCHE)

Le maire écologiste sortant de Grenoble, Éric Piolle, est largement en tête des intentions de vote pour les municipales de mars 2020, selon un sondage Odoxa-CGI pour franceinfo, France Bleu et Le Dauphiné libéré publié vendredi 4 octobre.

La liste d'Éric Piolle (Europe Écologie-Les Verts avec La France insoumise) recueille 32% des intentions de vote au premier tour, devançant ses poursuivants d'une douzaine de points. En 2014, "les sondages nous donnaient 10 points derrière la liste socialiste : on a vu ce qu'il en était. Je regardais ces sondages avec beaucoup de détachement et je continue à regarder ces sondages avec beaucoup de détachement", affirme Éric Piolle vendredi sur franceinfo.

franceinfo : Est-ce que cela vous donne de l'espoir en vue de votre réélection ?

Éric Piolle : J'étais engagé dans une campagne en 2014 très riche, très enthousiasmante où les sondages nous donnaient 10 points derrière la liste socialiste : on a vu ce qu'il en était. Je regardais ces sondages avec beaucoup de détachement et je continue à regarder ces sondages avec beaucoup de détachement. Ce n'est qu'une indication pour vous, les commentateurs politiques. Moi, ma façon de prendre le pouls de la ville, c'est d'être dans les cafés, c'est d'être le premier maire à plein-temps à Grenoble depuis le mandat d'Hubert Dubedout, entre 1965 et 1971 : c'est de prendre le petit-déjeuner ce matin chez mon fromager, c'est de discuter dans la rue, d'être dans les associations, d'être avec les acteurs économiques d'être avec tout ce qui bouge.

Il y a peut-être une surprise qui commence à transparaître avec ce premier sondage : celle d'Alain Carignon, 20% dans les sondages. C'est l'un de vos prédécesseurs en 1983 et 1995, ancien ministre et condamné pour corruption en 1996.

Oui effectivement, c'est un maire corrompu, ministre au moment de Tchernobyl de ce nuage qui s'arrête à la frontière. Nous vivons un peu partout en Europe et dans le monde une montée d'une certaine forme de populisme crasse et d'une droite dure qui s'affiche comme cela. Les méthodes sont toujours les mêmes, autour des fake news, autour de choses qui entachent, de mon point de vue, la démocratie. Quand on est en pleine affaire Balkany, je trouve cela déplorable. J'ai une pensée pour tous les gens qui ont des convictions, des valeurs, des aspirations de droite et qui voient aujourd'hui leur parole confisquée par cet éternel retour, puisque cela fait depuis 2002 qu'il revient sans cesse sur la scène grenobloise.

Vous êtes à la tête de la seule grande ville dirigée par un écologiste. Est-ce que vous voulez faire de Grenoble une sorte de laboratoire ?

Un laboratoire, c'est quelque chose qui est dans une organisation, un petit coin. Ce n'est pas cela que l'on vit nous. Nous, on vit quelque chose qui déborde largement la dimension partisane des écologistes. L'enthousiasme que nous portons, il est à la fois porté par des citoyens non-engagés, qui ne sont pas dans des logiques partisanes, par des gens qui sont engagés politiquement dans plein de mouvements différents. C'est ce mouvement de fond, cet arc humaniste qui finalement porte une transformation du quotidien, porte des solutions qui sont bonnes pour toujours, qui sont bonnes déjà maintenant. Pour la (suppression de la) publicité, je crois que nous avons été précurseurs, j'espère que d'autres nous emboîterons le pas parce qu'il nous faut sortir de cette pression consumériste dans laquelle nous nous sentons tous oppressés. On peut vivre autrement. Et regarder notre espace public, non pas comme un espace de circulation pour les automobiles uniquement mais comme un espace de vie, un espace de rencontres : élargir les trottoirs, piétonniser des rues, des places, laisser plus de place pour les transports en commun et les vélos. C'est plus efficace pour nos modes de déplacement, c'est moins coûteux également pour notre pouvoir d'achat et c'est excellent pour la pollution de l'air qui fait en France 48 000 morts et à Grenoble, un mort tous les trois jours.

Le "bus" des municipales de franceinfo

Quels sont les grands enjeux des municipales ? Jusqu’aux élections de mars 2020, franceinfo fait escale une fois par mois dans une grande ville française.

Première étape à Grenoble, où l'enjeu des mobilités et de la pollution est crucial au vu de sa situation géographique. Autre particularité, la police de sécurité du quotidien, déployée récemment dans la ville, pour faire face à la délinquance. À six mois des municipales, un sondage place le maire actuel, Éric Piolle, largement en tête des intentions de vote. Un scrutin marqué par le retour en politique d'une ancienne figure locale et nationale : Alain Carignon.

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