Présidentielle 2022 : les abstentionnistes iront-ils voter au second tour de l'élection ?

Lundi 11 avril, le réveil a été particulier pour les habitués d'un bistrot du centre-ville d'Armentières (Nord). Le contexte n'a visiblement pas incité les électeurs à se déplacer dimanche. Avec 35% d'abstention, soit six points de plus qu'il y a cinq ans, les anciens sont désabusés. "On peut être un petit peu déçu de la participation, moi qui ai toujours voté depuis l'âge de 18 ans. J'en ai 73 maintenant", confie le patron du bistrot.

Une ville ancrée à gauche

"Il y a peut-être une réforme qu'il faudrait faire, rendre le vote obligatoire", confie un client de l'établissement. À Armentières, Marine Le Pen est arrivée en tête avec près de 29% des votes, suivie de Jean-Luc Mélenchon à 25% et d'Emmanuel Macron à 23%. Ce vote place en tête les extrêmes, et laisse planer le doute sur le report des voix de gauche. La ville est par ailleurs ancrée à gauche depuis l'après-guerre. Alors, les habitants veulent croire qu'une mobilisation est possible.

Est-ce qu'il peut y avoir un retour aux urnes pour le second tour ? "C'est compliqué à dire pour le moment. On sait que la région a été très abstentionniste pour ce premier tour, quasiment au niveau record de 2002. On est dans une région jeune et populaire, donc c'est l'explication sociologique de l'abstention, mais il y a aussi l'explication de la raison et du cœur, qui est un désinvestissement de toute une partie de la population du politique", analyse Sébastien Leroy, journaliste pour le quotidien La Voix du Nord, en direct pour le 13 Heures de France 2.