: Témoignages "Le nombre de sièges gagnés par le RN reste inquiétant" : à Bruxelles, les élections législatives suivies de près au sein des institutions européennes
Les élections législatives anticipées, qui rebattent les cartes politiques en France, ont été suivies de près depuis les institutions européennes à Bruxelles. Ces dernières années, sous l’impulsion de son président, la France a été un moteur de l’Union européenne. Pour les proeuropéens, l’instabilité française et la montée de l'extrême droite et de La France Insoumise sont donc un sujet d’inquiétude.
Au bar de la Vox box, près des espaces dédiés à la presse au Parlement européen, il y a peu d’activité en ce lundi 8 juillet au matin. Mais quand on tend l’oreille, l’élection française est dans bien des discussions. Daniel Freund, eurodéputé allemand écologiste, se dit très soulagé : "C’est bien pour la France, et pour l’Europe, que l’extrême droite ne prenne pas le pouvoir dans un pays fondateur et deuxième puissance économique de l'Union européenne. On l'a vu dans les sondages : ça aurait pu arriver, et ça aurait bloqué la France mais aussi l'Europe. Mais le nombre de sièges gagnés par le RN reste inquiétant, maintenant il va falloir que les démocrates travaillent ensemble pour diriger la France."
L'espoir d'une coopération entre modérés
Mais avec quel programme ? C’est la question qui agite et divise les élus. Andreas Schwab, un conservateur allemand, est lui aussi soulagé et plutôt confiant. "Le premier résultat de ces élections, c’est que le président français est encore plus fort, estime-t-il. Parce que c'est lui qui a encore le mandat et c’est à lui de décider, de trancher les choses. Si les forces modérées trouvent un compromis et coopèrent, cela peut aussi être un moment très fort pour la France."
À condition, cingle l’un de ses collègues de droite lui aussi, le Néerlandais Dirk Gotting, qu’aucun autre extrême ne prenne le pouvoir. "Dimanche, j'ai entendu Jean-Luc Mélenchon faire preuve d'un extrémisme programmatique total, déplore-t-il. Il ne veut de compromis sur rien, or bientôt le Conseil va confirmer que la France est en procédure de déficit excessif. Ça signifie que la France a l'obligation légale de produire un budget qui va baisser le déficit. Ce que j'ai entendu dimanche de la part de plusieurs forces politiques ne me rend pas très optimiste."
"Arrêtez de dramatiser et au travail !"
Mais si sa classe politique se retrousse les manches, la France retrouvera toute sa place. C'est ce qu'estime, plus optimiste, Sophie Int Velt. Cette Néerlandaise libérale vient de passer 20 ans, soit quatre mandats, au Parlement européen. "Je crois que pour la France, c’est le bon moment d’apprendre à faire des compromis, analyse-t-elle. Arrêtez de paniquer, de diaboliser, de dramatiser et au travail !" Au Parlement européen, dit-elle, le secret c’est la volonté de trouver des compromis sur chaque sujet, malgré les oppositions politiques. Et si cela fonctionne à Bruxelles, pourquoi pas en France, demande la Néerlandaise.
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