: Vidéo Comment annoncer sa candidature à la présidentielle : petit manuel à destination des prétendants à l'Elysée
Ils sont nombreux à vouloir s'installer dans le bureau de François Hollande. Mais comment se lancer dans la course à l'Elysée ? Franceinfo vous donne le mode d'emploi, en se plongeant dans les archives.
L'Elysée aiguise toujours les appétits. Début septembre, au moins 82 Français avaient déclaré leur intention de succéder à François Hollande, à sept mois du premier tour de l'élection présidentielle. Toute campagne commence par une étape : l'annonce de la candidature, un passage obligé qui peut coûter cher ou rapporter gros. Franceinfo vous propose un petit manuel à destination des futurs prétendants.
1 Ne pas faire durer le suspense
Certains n'attendent pas la dernière minute pour se lancer. Dès novembre 2003, plus de trois ans avant la prochaine échéance, Nicolas Sarkozy annonce la couleur sur France 2, dans une séquence devenue célèbre. "Quand vous vous rasez le matin, vous pouvez penser à autre chose que le ministère de l'Intérieur, est-ce qu'il vous arrive de penser à l'élection présidentielle ?" l'interroge Alain Duhamel. La réponse est claire : "Pas seulement quand je me rase."
2Miser sur un média de masse
Avantage de se déclarer sur le petit écran : bénéficier de la portée d'un média de masse et adresser son message à une forte audience. Là, chacun imprime son style. Très institutionnel, comme Charles de Gaulle, le 4 novembre 1965. "Aujourd'hui, je crois devoir me tenir prêt à poursuivre ma tâche", annonce le chef de l'Etat. Voire carrément laconique, comme François Mitterrand, le 22 mars 1988. "Etes-vous à nouveau candidat à la présidence de la République ?" lui demande-t-on. La réponse tient en un mot : "Oui."
3S'éloigner du parisianisme
Jacques Chirac avait opté pour une annonce conviviale. Et surtout loin de la capitale. En déplacement à Avignon (Vaucluse), le 11 février 2002, il est interrogé sur ses intentions par la maire de la ville. "Vous m'avez posé une question directe et franche, j'y répondrai franchement : oui, je suis candidat", lance-t-il à la tribune, sous les acclamations.
4Se distinguer
Dans l'histoire de la Ve République, peu de femmes ont été candidates, mais une détient un record : Arlette Laguiller, avec six campagnes présidentielles au compteur. Pour la première, en 1974, elle insiste sur le caractère inédit de sa candidature : "Oui, je suis une femme, et j'ose me présenter comme candidate à la présidence de cette république d'hommes."
5Surtout, soigner le timing et la mise en scène
Présenter sa candidature à la présidentielle, c'est comme un rendez-vous amoureux ou un entretien d'embauche. Quand c'est raté, difficile de rattraper le coup. En 1974, par exemple, Jacques Chaban-Delmas se déclare alors que Georges Pompidou n'est même pas encore enterré. Mauvaise idée.
En 2002, Lionel Jospin, alors Premier ministre, annonce sa candidature par une simple dépêche à l'AFP. La méthode est vivement critiquée et le chef du gouvernement finit interrogé sur un coin de trottoir par les journalistes, qui l'attendent de pied ferme. "Je suis plutôt content d'entrer dans cette rencontre avec les Français", lâche-t-il face aux caméras. Pas franchement la meilleure des mises en scène.
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