: Vidéo Quand Anne Hidalgo affrontait ses deux mentors, Martine Aubry et Bertrand Delanoë
Méconnue hors de la capitale, honnie par de nombreux Parisiens... qui est vraiment Anne Hidalgo, maire de Paris et candidate fraîchement déclarée à la présidence de la République ? "Complément d'enquête" a interrogé ses proches, des personnalités socialistes (de Jean-Christophe Cambadélis ou Marie-Pierre de La Gontrie à François Hollande et Martine Aubry), et retracé la trajectoire jusqu'à l'hôtel de ville de celle que l'on n'avait pas vue venir...
"Elle a du caractère, elle a de l'autorité, mais elle est toujours d'une douceur... Et donc, je sais qu'elle est meilleure que moi." Ce portrait flatteur est signé Bertrand Delanoë, maire de Paris de 2001 à 2014. Mais la "douce" Hidalgo, dont il a fait son bras droit à la surprise plus ou moins générale, finit par montrer les crocs. Pour Paris, elle va affronter tour à tour ses deux mentors, Bertrand Delanoë et Martine Aubry, sa marraine en politique, alors à la tête du Parti socialiste.
Une brouille (de dix ans ?) avec Martine Aubry
Celle qui met le feu aux poudres est plus jeune, plus verte. Pour les législatives de 2012, l'écologiste Cécile Duflot est parachutée à Paris... avec l'appui de Martine Aubry. Anne Hidalgo, qui voit en elle une rivale potentielle aux municipales de 2014, va demander des comptes au bureau national du PS. "Elle n'hésite pas à affronter durement une amie personnelle – et la 'patronne' de son mari [Jean-Marc Germain est alors son directeur de cabinet]", se souvient Marie-Pierre de La Gontrie.
"Ce jour-là, c'est une nouvelle émancipation"
Jean-Christophe Cambadélisà "Complément d'enquête"
S'en seraient suivis dix ans de brouille ("Exagération de journalistes", selon Martine Aubry, qui concède "quelques mois" à "Complément d'enquête"), avant une réconciliation récente.
Conquérir Paris mérite bien quelques disputes...
Après l'épisode Aubry, l'héritière de Delanoë veut accélérer les choses. En 2012, elle voit une opportunité en or pour devenir maire avant l'heure. La gauche vient de revenir au pouvoir. Le nouveau président François Hollande propose un portefeuille à Bertrand Delanoë : Justice ou Culture. "Bertrand était très prêt à aller au gouvernement en tant que Premier ministre, mais peut-être pas en tant qu'autre chose… Il a refusé, et je pense que ç'a été une immense déception pour Anne. [Elle] se disait 'S'il part en 2012, je vais pouvoir être maire, et ça va me donner une dynamique pour l'élection de 2014'", analyse Jean-Louis Missika. François Hollande propose alors à Anne Hidalgo un poste ministériel – que Bertrand Delanoë lui déconseille d'accepter si elle souhaite briguer sa succession...
"A partir de là, confie l'intéressée, je me suis dit – et j'ai dit d'ailleurs à Bertrand – 'Très bien, moi, les deux années qui viennent, je vais bien sûr m'occuper des missions que tu m'as confiées, mais je vais aussi entrer en campagne.' J'ai fait une des campagnes les plus longues de ma vie, elle a duré deux ans, de 2012 à 2014. Et j'ai gagné. Et je suis devenue maire de Paris."
Extrait de "Le mystère Hidalgo", un document à voir le 16 septembre dans "Complément d'enquête".
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