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Manque de professeurs : "Il y a une urgence, il faut que Gabriel Attal y réponde", interpelle la secrétaire générale du Snes-FSU, Sophie Vénétitay

"Il y a une urgence et il faut que Gabriel Attal y réponde plutôt que de tergiverser, il va falloir surtout qu'il rouvre le dossier des salaires", affirme la secrétaire générale du Snes-FSU, Sophie Vénétitay.
Article rédigé par franceinfo
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La secrétaire générale du Snes-FSU, Sophie Vénétitay, était invitée sur franceinfo le lundi 11 septembre 2023. (FRANCEINFO / CAPTURE ECRAN)

"Il y a une urgence, il faut que Gabriel Attal y réponde", alerte lundi 11 septembre sur franceinfo Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU. Le principal syndicat d’enseignants dans les collèges et lycées publie une enquête selon laquelle, une semaine après la rentrée scolaire, il manque un professeur dans près de la moitié des établissements scolaires en France. Sophie Vénétitay interpelle le ministre de l'Éducation, car elle estime que "c'est un véritable scandale".

>> Rentrée scolaire : dans quelles disciplines et académies manque-t-il le plus d'enseignants ?

franceinfo : "Un professeur devant chaque classe". Promesse réitérée encore cet été par Emmanuel Macron. Vous affirmez qu'elle n'est pas tenue ?

Sophie Vénétitay : Oui, on a lancé cette enquête pour montrer ce qu'était la réalité de la rentrée parce qu'on a beaucoup entendu Gabriel Attal promettre un professeur devant chaque classe. Et nous, on a vu dès le premier jour que ce n'était pas le cas. Cette enquête montre, effectivement, qu'il manque au moins un professeur dans la moitié des collèges et des lycées. Ce qui signifie très concrètement que là, en ce moment, il y a des élèves qui ont des trous dans leur emploi du temps, qu’on a distribué des emplois du temps à nos élèves avec monsieur X, madame Y. Aujourd'hui, c’est ce qui devrait toutes et tous nous préoccuper parce que c'est un véritable scandale.

Très concrètement, il n'y a pas d'autres professeurs pour assurer les cours provisoirement ?

Non, tout simplement parce qu'il y a des questions d'organisation, d'emploi du temps. Donc, aujourd'hui, des élèves n'ont pas cours dans certaines disciplines. Et pendant ce temps-là, l'Éducation nationale bricole. On a vu par exemple qu’il y avait des petites annonces sur Facebook pour recruter des professeurs, il y a des petites annonces sur Pôle emploi. Ce n'est pas acceptable en 2023 qu'on recrute des professeurs sur Facebook ou sur Pôle emploi. Recruter un professeur et le "former" en deux jours, je ne suis pas certaine que ce soit la meilleure solution.

Ce bilan est meilleur ou moins bien que l'année dernière ?

L'année dernière, nous avions mené une enquête, mais au 3 septembre, donc un peu plus tôt, tout de suite après la rentrée. Il manquait au moins un professeur dans près de 60% des établissements. Là, nous avons choisi d'étirer un peu l'enquête, parce qu'on sait que, parfois, il peut y avoir ajustements de rentrée. Mais les solutions ne sont toujours pas apportées et au bout d'une semaine, il y a plusieurs milliers d'élèves qui n'ont pas de professeurs. Et c'est ça qui devrait interpeller le ministre de l'Éducation nationale alors que nous allons ouvrir dans deux jours une concertation sur l'attractivité du métier. Il faut rappeler que les concours n'ont pas fait le plein. Près de 3 000 postes n’ont pas été pourvus avec parfois des matières qui pèsent très lourd. Je pense par exemple, aux élèves qui n'ont pas cours de français en première alors qu'ils vont passer le bac de Français à la fin de l'année. Donc, il y a une urgence et il faut que Gabriel Attal y réponde plutôt que de tergiverser. Il va falloir surtout qu'il rouvre le dossier des salaires.

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