JO 2024 : ambiance, transports, prix des places... On a demandé à des touristes étrangers de dresser le bilan de leurs Jeux olympiques

Entre découverte des escargots au restaurant et de la musique d'Edith Piaf dans les stades, de nombreux voyageurs ont vécu une expérience autant culturelle que sportive. Les rares critiques sur le prix des billets ou la distance pour accéder à certains sites n'éclipsent pas l'enthousiasme quasi unanime des touristes.
Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 7 min
Des Parisiens et des touristes sont venus assister à la montée de la vasque de la flamme olympique, lors des Jeux olympiques, le 7 août 2024,  dans le jardin des Tuileries, à Paris. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Voilà, c'est fini. Les Jeux olympiques de Paris ont refermé leur parenthèse enchantée, dimanche 11 août, après quinze jours d'extase pour les touristes venus admirer la capitale pendant les épreuves. Les organisateurs de Paris 2024 souhaitaient que les voyageurs du monde entier accèdent "à un bout de culture française" et repartent avec. S'ils sont loin d'avoir tous appris les paroles de Que je t'aime de Johnny Hallyday, les visiteurs vont au moins rentrer avec quelques produits dérivés dans la valise et de belles images en tête. 

Entre l'Arc de triomphe et la place de la Concorde, sur l'avenue des Champs-Elysées, les touristes sont venus admirer la vue entre deux épreuves olympiques. "C'était notre première fois dans un événement olympique et l'ambiance était vraiment géniale", s'enthousiasme Seiko, venue avec son mari de Honk-Kong pour voir du football et du volley-ball. "On se sentait en sécurité. Partout, on pouvait voir des policiers en nombre", ajoute la quinqua en enchaînant les photos.

"C'est tout simplement époustouflant"

Quelques mètres plus loin, Stefania capture également quelques souvenirs avec son appareil. "C'était très sympa et très bien organisé. Il y avait beaucoup de monde, mais on ne ressentait pas la foule", sourit cette habitante de Split, en Croatie, qui a particulièrement apprécié le spectacle de la vasque olympique s'élevant dans le ciel. "C'était formidable." Plus loin, Simon, un Londonien de 50 ans, remonte les Champs avec son fils Devin et des sacs chargés de souvenirs. "Je suis venu à Paris de nombreuses fois, et je ne me souviens pas d'une ambiance aussi conviviale, d'une atmosphère aussi agréable et détendue. C'était incroyable."

"Il n'y avait pas beaucoup de circulation, c'était assez calme. Je suppose que beaucoup de Parisiens avaient quitté la ville."

Simon, touriste londonien

à franceinfo

Le touriste britannique trouve ces Jeux aussi réussis que ceux de Londres, en 2012. "Paris a très bien utilisé ses lieux emblématiques et ce sont des Jeux durables", estime-t-il, en décernant un bon point pour l'ambiance sur les sites des compétitions. "C'était tout simplement époustouflant. On ne voit pas ça à la télé. Vous ne pouvez le ressentir que dans le stade."

Simon et son fils Devin se promènent sur l'avenue des Champs-Elysées, le 7 août 2024, pendant les Jeux olympiques à Paris. (CLEMENT PARROT / FRANCEINFO)

"L'ambiance était excellente, c'était quasiment le Brésil", confirment Rubens et Martha, un couple venu de Sao Paulo, qui se balade sur le parc urbain de la Concorde. Au rayon des découvertes lors de ce voyage : le breakdance, nouvelle discipline olympique. Mais aussi l'aligot et les escargots, qu'ils ont goûtés pour la première fois. "On adore ça !" Maïté, 57 ans, est venue de Madrid avec sa fille et son mari. Cette amoureuse de Paris est ravie d'avoir découvert la capitale sous un nouveau jour. "Nous avons pu prendre des photos uniques du pont Alexandre III ou de la place de la Concorde, apprécie-t-elle. Tout était bien organisé. Il y avait beaucoup de points d'eau pour boire et tous les volontaires sont extrêmement gentils."

"Un festival dans toute la ville"

En sortant du Grand Palais, après avoir vu les épreuves de taekwondo, Oi-Hyun rivalise également de superlatifs. Venu de Séoul avec sa femme et ses deux garçons âgés de 12 et 14 ans, cet ancien journaliste a l'impression d'avoir "redécouvert" Paris, pour sa deuxième visite dans la capitale. "Les gens étaient très amicaux, l'environnement est sûr, s'étonne-t-il. Tout le monde a l'air heureux. Cela ressemblait à un festival dans toute la ville." Seul petit bémol, la chaleur, "mais heureusement, notre ligne de métro était climatisée", se réjouit-il.

Oi-Hyun, entouré de ses fils et de son épouse, sort des épreuves de taekwondo au Grand Palais, le 7 août 2024, à Paris. (CLEMENT PARROT / FRANCEINFO)

Erik et Marga sont venus de Stuttgart en camping-car. En 18 jours, ils ont assisté à 14 épreuves. "Cette année, nos vacances, ce sont les JO. Nous sommes à la retraite et nous avons suffisamment de temps pour le faire", explique cette touriste allemande de 68 ans. Même s'ils auraient aimé pouvoir échanger des billets plus facilement pour voir les athlètes allemands, ils ont adoré l'ambiance "waouh" de ces JO.

"Cela nous donne envie d'avoir les JO en Allemagne, pourquoi pas en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où il y a déjà plein de stades."

Erik, touriste allemand

à franceinfo

Sylvia et Paul ont quitté cet été leur ville de Guadalajara, au Mexique, pour vivre l'expérience pendant toute la durée des Jeux. Même s'ils se souviendront des nombreuses marches d'escaliers gravies, ils plébiscitent l'organisation et les transports parisiens.

Paul et Sylvia, deux touristes mexicains, sur le parc urbain de la place de la Concorde, le 7 août 2024, à Paris. (CLEMENT PARROT / FRANCEINFO)

Sans oublier la nourriture. "Excellente. On a découvert le canard et les escargots. C'est juste bizarre de tenir les escargots avec une petite pince, mais c'est bon", se marrent ces professeurs à la retraite. Grâce aux DJ des stades, ils ont aussi découvert des chansons d'Edith Piaf et de Dalida qu'ils ont immédiatement téléchargées dans leur playlist

"Le cadre est merveilleux, spectaculaire"

Les sourires défilent aussi le long des allées sur le site de la porte de Versailles, qui accueille de nombreuses épreuves comme le handball, le volley-ball et le tennis de table. "Tout était très fluide sur la route. Et la gestion des flux de personnes dans les stades était idéale, ça sortait très vite", s'emballe Janice McCaffrey, ex-athlète canadienne présente aux JO à trois reprises (Barcelone 1992, Atlanta 1996 et Sydney 2000). Elle gardera de ces JO le souvenir impérissable de "l'émotion" et de "l'enthousiasme" des athlètes au Stade de France "au moment de sonner la cloche, quand ils ont remporté une médaille d'or".

L'athlète canadienne Janice McCaffrey et son mari Bill sortent des épreuves de tennis de table à la porte de Versailles, le 7 août 2024, à Paris. (CLEMENT PARROT / FRANCEINFO)

"Je suis déjà venue à Paris et j'ai l'impression que cette fois, les gens parlaient davantage anglais. C'était plus facile de demander de l'aide", s'amuse de son côté Jane, 35 ans, venue de San Diego, en Californie. Elle a aussi trouvé Paris "plus propre" et "plus sûre". Stefania, une Milanaise de 23 ans, a apprécié les "sites sportifs incroyables", mais elle a un petit reproche à formuler concernant le site de Vaires-sur-Marne, qui a accueilli les épreuves d'aviron et de canoë-kayak : "On a mis une heure quarante pour y aller. Arrivé à la gare, vous devez encore marcher 30 minutes, c'est un peu trop."

"Nous sommes sportifs, donc ça va. Mais certaines personnes âgées avaient un peu de mal."

Stefania, touriste italienne

à franceinfo

Nejmeddine, un supporter tunisien venu encourager l'équipe de taekwondo, salue aussi la parfaite organisation, mais regrette le prix élevé des places. "Je serais bien resté jusqu'aux finales ce soir, mais c'est vrai que c'est un peu cher", constate-t-il. "Tout est cher, la nourriture comme le merchandising", confirme Maïté, touriste espagnole, qui a quand même cassé sa tirelire pour un tote bag "Paris 2024" à 12 euros et un sweat à 45 euros. Sur le site de la Concorde, certains déçus s'en vont un peu plus vite que prévu. "On pensait que les enfants pouvaient aussi utiliser les installations du parc urbain. Mais ce n'est pas le cas, alors que c'est bien annoncé sur le site", constate avec amertume Lore, une mère de famille flamande, venue avec ses enfants depuis Genk.

Bear et Alice, deux amies venues de Genève, saluent une nouvelle fois le travail des organisateurs. "Tout était toujours très bien indiqué dans le métro." En revanche, les deux Suissesses avouent avoir été un peu brusquées par le chauvinisme des Français, en sortant du match de tennis de table France-Brésil. "Sur les sièges, il y avait des drapeaux. Et ils nous demandaient d'applaudir l'équipe française. En Chine ou à Londres, ils n'ont pas fait ça, de mémoire, s'étonne Bear. Je pense que tout ça a un effet sur la performance, parce que normalement, les Français ne sont pas à ce niveau-là." Difficile de lui donner tort. Après cette folle quinzaine, les Tricolores dépassent leur record historique d'Atlanta, datant de 1996. La France a remporté 62 médailles, dont 16 en or, depuis le début des Jeux olympiques de Paris.

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