Triple A, Florange... Les dossiers occultés par la bataille à l'UMP
La guerre Fillon-Copé alimente les journaux depuis dix jours et coupe court à toute opposition de la droite au gouvernement. Pourtant, les sujets d'empoignade ne manquent pas.
CHAOS A L'UMP – Dix jours que ça dure et le feuilleton de la présidence de l'UMP ne semble pas finir. Depuis le 18 novembre et l'élection contestée, la guerre des chefs à la tête du parti prend le pas sur tout le reste de la vie politique... qui pourtant continue.
A l'avantage de la gauche ? En tout cas, le gouvernement a cumulé les bourdes et s'est plusieurs fois retrouvé dans des situations compliquées ces derniers jours, sans que l'opposition fasse entendre sa voix. Francetv info fait le tour des principaux sujets éclipsés par la pagaille à droite.
Les (encore) mauvais chiffres du chômage
Gros sujet dont l'UMP, engluée dans son imbroglio de chefs, ne s'est pas emparé : le chômage qui, mois après mois, n'en finit pas de grimper. Alors que Pôle emploi a annoncé, mardi 27 novembre, une hausse en novembre de 1,5% des demandeurs d'emploi par rapport à octobre, l'UMP n'a pas su réagir mercredi matin. Elle était bien plus préoccupée par le fait que Jean-François Copé rejette, après réflexion, la proposition de référendum sur la tenue d'une nouvelle élection à l'UMP.
Le bras de fer avec Mittal sur Florange
Le géant de la sidérurgie ArcelorMittal n'est plus le bienvenu en France. Cette affirmation, prononcée lundi 26 novembre par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, dans le cadre du dossier des hauts-fourneaux de Florange, a indigné la famille Mittal, "extrêmement choquée". Elle a été la seule à réagir, la guerre à l'UMP ayant réduit ses membres au silence. Pourtant, comme l'analyse France Info, "Arnaud Montebourg s'est pour le moins montré maladroit".
L'échec du budget européen
C'était prévu mais tout de même. L'échec des négociations sur le budget de l'Union européenne 2014-2020 - et donc de l'ensemble du sommet européen de Bruxelles - n'a pas connu un important écho. Les 27 dirigeants de l'Union européenne, réunis les 22 et 23 novembre à Bruxelles, ont pourtant été incapables de s'accorder et ont affiché leurs divergences. Seule promesse : se retrouver début 2013 pour négocier de nouveau. François Hollande a tenté de minimiser les effets de cette réunion, le 23 novembre, assurant qu'il s'agissait d'un "sommet exploratoire". La droite n'a pas rebondi.
Les violences de Notre-Dame-des-Landes
Les esprits se crispent concernant le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), dossier chaque jour plus délicat à gérer pour le gouvernement. Là encore, la gauche peut dire merci à la droite d'occuper le devant de la scène. Des violences ont en effet opposé, toute la semaine dernière, forces de l'ordre et manifestants anti-aéroport, faisant plusieurs blessés. La critique aurait pourtant été facile puisque l'affaire relance la question de la présence des écologistes - pour la plupart opposés au projet - dans le gouvernement.
Le dérapage du président sur le mariage pour tous
Il l'évoque dans le Canard enchaîné du mercredi 28 novembre : François Hollande peut remercier l'UMP, dont les problèmes ont occulté sa bourde, le 20 novembre, lors du congrès des maires de France, sur la "liberté de conscience" des élus quant à la célébration des mariages pour tous. "J'ai eu un moment d'absence, je me suis emballé. J'ai voulu répondre à Pélissard [président de l'association des maires de France] en reprenant l'expression qu'il avait prononcée dans son discours. Mais cette formule n'était pas la bonne, ce n'est pas la mienne, elle m'a échappé", admet-il dans les colonnes de l'hebdomadaire satirique. Comme l'indique Le Figaro.fr, le sujet aurait dû faire la une de nombreux journaux. Mais les soucis de l'UMP lui ont volé la vedette.
La perte du triple A
Mauvaise nouvelle pour la France qui, le 19 novembre, a perdu son Aaa pour la deuxième fois. Une info passée à la trappe en raison des bisbilles entre Jean-François Copé et François Fillon. Et pour cause : la décision de l'agence Moody's d'abaisser la note de la France est tombée au lendemain de l'élection à l'UMP. Autant dire que les regards étaient davantage braqués sur le possible gagnant et les premières difficultés rencontrées par le parti que sur les conséquences de cette dégradation financière. Notre blog Classe Eco les a toutefois décryptées.
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