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"Nous sommes en danger" : l'appel d'un ancien interprète afghan pour l'armée française, bloqué à Kaboul avec sa famille

Des dizaines d'interprètes afghans ayant travaillé pour la France ou d'autres pays occidentaux sont bloqués en Afghanistan et menacés de mort par les talibans qui les considèrent comme "des espions".

Article rédigé par Franck Mathevon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des milliers d'Afghans se sont précipités vers l'aéroport de Kaboul, contrôlé par les États-Unis, afin de fuir la capitale désormais aux mains des talibans. (WAKIL KOHSAR / AFP)

En Afghanistan, voilà maintenant 48 heures que les talibans sont au pouvoir à Kaboul. L'évacuation des diplomates, des étrangers, et des Afghans ayant travaillé pour les Occidentaux s'organise dans des conditions très difficiles. Depuis dimanche 15 août, des milliers d'Afghans se ruent vers l'aéroport de Kaboul, contrôlé par les Américains, dans l'espoir de pouvoir monter à bord d'un avion et quitter le pays. Des dizaines d'Afghans qui ont servi d'interprètes pour les soldats français sont bloqués chez eux, sans visa. Ils sont très inquiets pour leur sécurité. 

>> Afghanistan : 2001-2014, quand les militaires français étaient engagés aux côtés des Américains

C'est le cas de Mohamed Ajan Omid. Il a travaillé une année aux côtés des troupes françaises en 2011-2012 dans la région de Kandahar, dans le sud du pays. Ajourd'hui il vit reclus chez lui, à Kaboul, avec sa femme et ses deux enfants. Pour les talibans, ceux qui, comme lui, ont gagné leur vie en travaillant pour les Occidentaux sont "des espions", ce sont "comme des soldats français" à leurs yeux, explique-t-il.

Sa demande de visa reste sans réponse

"Les talibans sont très très dangereux", souffle-t-il. Il redoute d'être tué, ainsi que sa famille, s'ils ne parviennent pas à fuir l'Afghanistan. Cet ancien interprète a fait une demande de visa à la France il y a plusieurs mois, mais la réponse se fait attendre, alors qu'Emmanuel Macron a assuré lundi soir que mettre en sécurité les Afghans qui ont travaillé pour la France était une "urgence absolue". Le président a également déclenché une polémique en martelant sa volonté de vouloir protéger l'Europe "des flux migratoires irréguliers importants".

"Nous demandons au président Emmanuel Macron de nous accorder un visa à moi et ma famille pour quitter le pays et échapper aux talibans. Nous sommes en danger", implore-t-il. Mohamed Ajan Omid estime qu'au moins 70 personnes sont aujourd'hui dans une situation comparable à la sienne, bloquées en Afghanistan, à la merci des talibans.

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