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Retrait des forces françaises en Afrique : pour Dominique de Villepin, la France fonctionne "très à l'ancienne" et méconnait profondément les "nouvelles réalités africaines"

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Article rédigé par franceinfo
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"Beaucoup des erreurs que nous avons commises dans cette région depuis 2013 sont dues à l'incapacité à ouvrir les yeux et ouvrir les oreilles sur des réalités que nous comprenons mal", juge Dominique de Villepin.

La France a péché par "méconnaissance" de l’Afrique, a estimé Dominique de Villepin, ancien Premier ministre, sur franceinfo lundi 11 septembre, alors que la présence militaire est contestée dans plusieurs pays, le plus récemment au Niger. "Beaucoup des erreurs que nous avons commises dans cette région depuis 2013 sont dues à l'incapacité à ouvrir les yeux et ouvrir les oreilles sur des réalités que nous comprenons mal", a jugé celui qui a été ministre des Affaires étrangères entre 2022 et 2004.

Après les précédents coups d'Etat au Mali, en 2020 et 2021, puis au Burkina Faso, en 2022, la France se trouve dans une situation très délicate au Niger. Les militaires auteurs d'un coup d'Etat le 26 juillet ont dénoncé les accords de défense les liants à Paris et sommé la France de retirer les quelque 1 500 soldats qui y sont basés et engagés dans la lutte antijihadiste. "La présence militaire ne peut pas se faire sur ce mode traditionnel, c'est-à-dire le mode des interventions, le mode des bases, tout ceci est dépassé", a expliqué l'ancien chef de gouvernement. "Pour les Africains, l'emblème même de la Françafrique, c'est la présence militaire", observe-t-il, ce qui conduit "à un rejet de la France".

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Pour le diplomate, "il y a une très profonde méconnaissance aujourd'hui des nouvelles réalités africaines. Ce sont des pays où la jeunesse est très importante. Cette jeunesse s'informe sur les réseaux sociaux et nous n'avons pas forcément les moyens d'accéder à elle. Nous, nous fonctionnons très à l'ancienne". "Ce sont des relations qui sont encore marquées par l'empreinte néocoloniale", a-t-il poursuivi. Interrogé sur le devenir de la présence française au Niger, l'ex-ministre des Affaires étrangères, considère qu'"il faut maintenir des canaux", car "rien n'est pire que la table vide". La France est engagée dans un bras de fer avec Niamey qui exige l'expulsion de l'ambassadeur français. "Il faut se comprendre, il faut savoir là où il y a des points de friction, là où les choses peuvent être arrangées", a-t-il expliqué. "Faisons-en sorte de ne pas aggraver les choses et trouvons les moyens d'avancer dans la compréhension. Il y a beaucoup de pays amis dans cette région qui peuvent servir d'intermédiaire, faire passer des messages ; la Cedeao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, NDLR), le Nigeria et beaucoup d'autres pays francophones". "Ne faisons pas la politique du pire", a ajouté l'ancien Premier ministre.

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